A quoi bon Achille ? Une autre lecture de l'Iliade

Arnaud Philippe

L'HARMATTAN

La guerre de Troie telle que L'lliade la raconte est faite pour un bon tiers d'une suite de 148 duels sanglants d'une violence sans limite. A ce jeu-là, Achille se montre " le meilleur des Achéens u, avec Ajax son plus fidèle compagnon. Un tableau complet des combats que contient l'épopée, avec l'itinéraire des armes à travers les corps découpés, met en lumière ce qu'on n'aime pas voir : les horreurs de la guerre décrites avec une minutie chirurgicale, sans jugement moral. Mais alors, quel genre de modèles constituent ces héros archaïques ? Pour y répondre, il faut distinguer clairement l'ardeur au combat, que les Anciens appellent le ménos, cadeau des dieux, de la lyssa, frénésie destructrice du héros quand il se prend lui-méme pour un dieu. Si le héros est emporté par la seconde, les dieux se mettent en colère et se chargent de le sanctionner. C'est ce qui arrive à Ajax, poussé au suicide parla folie, mais aussi dans une large mesure à Achille, tué par Päris l'" efféminé o, son portrait inversé. Alors pourquoi la tradition a-t-elle fait d'Achille le héros principal des épopées homériques, au détriment d'Ulysse qui conduit, lui, les troupes grecques jusqu'à la prise de Troie ? C'était dès l'Antiquité le débat entre la force pure (blé) et le calcul, l'intelligence (métis). Notre culture n'est-elle pas restée tributaire de la réponse qui y a été donnée ?
21,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782343175911
Image non contractuelle