Managez dans la joie. Au bénéfice de la performance

Vintrou Paul-Hervé

VUIBERT

POURQUOI CHERCHER LA JOIE

La joie est en tout: il faut savoir l'extraire.
Confucius

LES EFFETS PERVERS DE CERTAINS STYLES DE MANAGEMENT

Je vais vous parler de la joie, telle que je la vois, mais aussi, telle que je ne la vois pas en entreprise. Je les croise, comme vous, les managers rigides, coincés, avec le regard sévère. Sont-ils plus sérieux que les autres? L'air affairé est-il un gage de responsabilités importantes? Dans les biographies des nominations de dirigeants (s'ils sont nommés, je suppose que c'est parce qu'ils réussissent), je lis que tel a «un caractère certain», que tel autre est célèbre pour ses «tristes colères» ou son «humeur ombrageuse». Ces attitudes ennuyeuses ou négatives seraient-elles nécessaires pour réussir en entreprise? La morosité des managers est-elle une fatalité? Pourquoi un manager a-t-il si peur de se laisser aller à la joie? Faut-il être caractériel sous prétexte d'efficacité? Faut-il être bourru sous prétexte d'autorité?

Sûrement croient certains qui font subir à leurs équipes leur mauvaise humeur: ils pourrissent la vie des autres (ce n'est peut-être pas leur problème?) mais surtout, ils polluent leur vie? Du point de vue de ce manager, son sérieux lui permet d'intimider, d'exiger, d'interdire, mais est-ce nécessaire pour être crédible? Ses collaborateurs, dans une position d'obéissance et de docilité, ne donnent pas leur pleine mesure; ils ne peuvent exprimer leur capacité d'inventivité, d'innovation. Certes ce type de relation fonctionne, mais ce sérieux peut mener à la sclérose et la joie en est bannie.

Bien sûr, pour moi, sérieux ne rime pas nécessairement avec austère, sévère, solennel, rigide. Je vois que l'encadrement hiérarchique est de plus en plus tendu et obnubilé par la productivité, la rentabilité, la sécurité. Un climat de malaise, à tendance paranoïaque, s'installe dans les entreprises, rongées d'inquiétude par un avenir incertain. Mais rien ne vaut la peine de gâcher sa bonne humeur. L'égalité d'humeur est, je crois, une carte maîtresse. J'entends les managers qui râlent dans les ascenseurs ou qui rabrouent sans raison leurs collaborateurs: ils pestent mais, en fait, c'est un dérivatif qui leur permet d'exprimer leurs frustrations plus profondes, leur indifférence vis-à-vis des autres (leur patron, leurs collègues, leurs clients, leurs prestataires). Face à cette attitude négative, décrire l'expérience de la joie du manager semble compliqué, tant est fréquente la fragmentation de son être: le corps séparé d'une part de son coeur et de ses émotions, d'autre part de son esprit et de son mental.

Il y a celui qui se présente comme un manager joyeux mais il affiche une joie factice, exprime ses idées avec une fausse exubérance; c'est un moyen d'imposer son point de vue, mais il ne trompe que lui-même. Il y a celui qui est toujours content de lui; son autosatisfaction lui permet de camoufler bien souvent des angoisses. Il y a aussi le manager trop modeste qui s'exclut lui-même et exclut de fait ses collaborateurs, le manager faussement extraverti qui cache son agitation et le surmenage, le manager qui cherche à dissimuler son malheur et ce faisant prend le risque de le renforcer davantage. La conséquence la plus évidente de ces caricatures est la perte de la joie: celle de travailler, d'apprendre, de partager, de transmettre, d'être performant.


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EAN
9782311008753
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