Nous-mêmes et la terre. Critique et dépassement de l'idée technique du monde

Verstraten Philippe - Deguy Michel

L'HARMATTAN

L'idée la plus fausse des temps actuels est d'imposer la technique comme une présence à part entière qui nous remplace dans notre présence au monde et fait croire que "la technologie est l'art d'aujourd'hui". Cette critique pense inversement que le monde doit devenir bicéphale. D'un côté la technique qui objective la matière et l'infrastructure sécurisées et sert de contrastant négatif de notre être. De l'autre l'esprit qui prend en charge la matérialité de l'oeuvre, c'est-à-dire nous-mêmes et la terre, qui n'appartenons pas à la matière. Il faut en ce sens reconquérir notre être sur chacun des secteurs technicisés : astrophysique, génomique, télécommunication, imagerie audiovisuelle... La technique critiquée, devenue présence auxiliaire ou supplémentaire, est dès lors l'occasion de nous révéler comme paysage naturel, oeuvre d'art, incarnation humaine, moeurs, historicité, langue nationale, etc., dans le nouveau cadre planétaire, c'est-à-dire le pacifisme obligatoire et l'équilibre à retrouver entre le mondial et le national. Par exemple, on s'attachera à comprendre que New York n'est pas une ville mais une infrastructure avec des bâtiments morphogéniques. C'est à dé-monstrer, écrirait Deguy. Par contraste, le destin européen consiste à réhabiter nos villes architecturales. Sans culte ni guerre militaire ni aristocratie native, la modernité est la quête d'un nouvel équilibre entre la terre naturelle, la technique et le territoire historique, où nous-mêmes et la terre devenons la finalité de l'être.
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EAN
9782343055183
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