Jeudi noir. 16 juillet 1942, l'honneur perdu de la France profonde

Rajsfus Maurice

L'HARMATTAN

Jeudi 16 juillet 1942. Le jour n'est pas encore levé. A Vincennes, on frappe violemment à la porte du petit logement occupé par la famille Rajsfus. A Paris et dans la banlieue proche, la grande rafle vient de commencer. Douze heures d'angoisse vont suivre jusqu'à ce moment où l'auteur de ces lignes — alors âgé de quatorze ans — lui aussi arrêté, sera séparé de ses parents. La relation de cette journée, de ce Jeudi Noir, est suivie d'une enquête menée à Vincennes, quarante-trois ans après le crime commis par la police française. Cent personnes y ont été raptées au cours de cette journée et il ne reste plus guère de traces de leur disparition dans la mémoire collective de la ville. Les archives de la mairie ignorent l'événement. 11 n'y a pas eu de drame. Les 16 et 17 juillet 1942, près de treize mille Juifs immigrés seront arrêtés puis internés par les soins de la police française, avant d'être livrés aux nazis. Parmi eux quatre mille enfants dont pas un ne reviendra de l'enfer des camps d'extermination. Ce constat conduit Maurice Rajsfus à s'interroger sur le grand spectacle du procès Barbie, ces audiences interminables où l'on s'est bien gardé d'évoquer les complices directs de la Gestapo, ces policiers français qui ont permis que la persécution atteigne une telle ampleur. Amèrement, l'auteur de Jeudi Noir constate : " ... On ne jugeait à Lyon qu'une partie du passé de l'Allemagne nazie. Pas la France pétainiste et ses exactions. Là se situe la perversion de ce procès. "
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EAN
9782738400390
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