Sur les modifications des nuages. Suivi de La Forme des nuages selon Howard

Howard Luke - Goethe Johann Wolfgang von

HERMANN

Essai sur Luke Howard

Enquête sur une nébuleuse

C'est une affaire de nom.
Qui se souvient de Luke Howard, qui connaît son nom? Ce que nous savons, si peu savants que nous soyons, ce sont les noms des nuages: cirrus, cumulus, stratus, nimbus. Les noms, à défaut de la morphologie précise, de ces «formes simples».
Luke Howard est l'inventeur de ces noms-là.

[L]es choses existent en-dehors de leur nom; elles peuvent exister pendant des siècles, muettes et innommées. Pourtant il y a un nom qui est là, qui les attend dans le silence, un nom qu'il faut inventer, trouver en savant, en poète. Trouver ce nom qui porte la compréhension de la chose, trouver le nom des nuages, c'est justement ce que réussit Luke Howard, le premier parmi les hommes. Et maintenant nous voyons les nuées avec lui, grâce à lui: les cumulus et les stratus, les cirrus et les nimbus, tout est là, désormais, tout est tellement simple.

C'est Stéphane Audeguy qui, dans ta Théorie des nuages (2005), a redonné un nom à l'inventeur de la classification des nuages. Sans doute Luke Howard n'est-il pas inconnu des météorologues. Sans doute la Grande-Bretagne, sa patrie, l'ignore-t-elle moins que la France. Mais au XIXe siècle, son siècle, l'Europe des sciences avait su saluer l'inventeur. L'Europe des sciences? Point de frontière alors, entre les sciences et les arts; le savant est un poète. Goethe, qui depuis des années dessinait des nuages, Goethe, qui écrit sur les couleurs, l'os intermaxillaire, les plantes, la météorologie, rend hommage à «l'homme qui distingua les nuages». Constable, qui prend connaissance de la classification de Howard à travers l'ouvrage de Thomas Foster, peint ses cloud studies en inscrivant au dos leurs noms savants.
Il était temps de redonner un nom à l'inventeur de la classification des nuages. Temps de rééditer le texte qui en définit la nomenclature, celle que, pour l'essentiel, nous utilisons encore aujourd'hui. Ce texte, qui fut d'abord une conférence prononcée en 1802 à Londres, porte lui-même un joli nom: On the modifications of clouds. Il fut publié en 1803, enrichi de considérations physiques, et plusieurs fois réédité au XIXe siècle sous le titre Essay on the modifications of clouds. Croira-t-on qu'il n'était pas disponible dans une édition moderne jusqu'à une date toute récente - encore a-t-il été réédité en fac-similé seulement? Croira-t-on qu'il ne fut que partiellement traduit en français, en 1804? Aucune traduction française moderne n'est disponible, sinon celle de certains passages dans le livre, capital pour notre sujet, de Richard Hamblyn, L'Invention des nuages. Comment expliquer cette éclipse de On the modifications of clouds, alors même que l'ouvrage de Luke Howard est bref, et illustré de merveilleuses gravures, dans la plupart des éditions du XIXe siècle?

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EAN
9782705682088
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