CROIX DE FEU A L'AGE DES FASCISMES
La ligue nationaliste les "Croix-de-Feu", association d'anciens combattants décorés pour bravoure au combat en 14 - 18, fut toujours stigmatisée comme archétype du mouvement fasciste de masse, au prétexte des défilés au pas cadencé, de l'emblème à tête de mort sur le brassard et d'un discours articulant préservation de la grandeur nationale et suppression de toute lutte de classes. Ce livre explique pourquoi une association d'anciens combattants a dû laisser apprivoiser l'intransigeance de son nationalisme, jusqu'à consentir à la mutation en banal parti politique en 1936. L'association des Croix-de-Feu est créée en 1927 dans le but de lutter contre toute subversion, pacifiste ou communiste, qui menacerait la communion patriotique héritée de l'Union sacrée victorieuse en 14 - 18. Avant 1931, des "groupes francs" sont forgés pour préparer une contre-révolution préventive ; mais la tentation du coup de force reste au stade des velléités, faute de troupes suffisantes et d'occasions favorables, puisque la stabilisation financière et diplomatique prive de caisse de résonance l'agitation d'extrême droite. Cette milice supplétive se rapproche de la légalité, quand son chef, La Rocque, convertit ses troupes en service d'ordre pour hommes politiques de la droite modérée, André Tardieu et Pierre Laval. Mais en 1932, la victoire électorale du néo-cartel des gauches détruit cette complémentarité entre notables modérés et militants nationalistes. Les Croix-de-Feu sont dès lors tentés de contourner le préalable de la politique institutionnelle, en articulant violence simulée et don exhibé, au nom du code chevaleresque de l'honneur aristocratique censé justifier leur engagement. C'est alors que La Rocque métamorphose son ordre d'élite en mouvement de masse, en élargissant le recrutement aux jeunes, aux non combattants et aux femmes. Pour rassembler tout le peuple français autour de valeurs oecuméniques de grandeur nationale et de justice sociale, il forge la devise ternaire, appelée à une postérité fameuse "Travail Famille Patrie". Espérant "plumer la volaille" militante des partis communistes et socialiste, il développe un réseau considérable d'oeuvres caritatives pour ramener au bercail national les brebis ouvrières égarées. Parallèlement il met en scène des rassemblements de masse, mimant le branle-bas de combat, dans le but d'intimider la gauche à laquelle il donne ainsi un prétexte pour la dissolution de son mouvement. Finalement le souci de dépolitiser la société et de respecter la pluralité des sources d'autorité (famille, profession, Eglise), fait des Croix-de-Feu des nationalistes traditionalistes et non des fascistes. En effet, le totalitarisme fasciste est un eugénisme terroriste, visant à la régénération d'un peuple divisé, en le précipitant dans une guerre impérialiste d'extermination. Les Croix-de-Feu avaient trop confiance dans l'abnégation de leurs compatriotes pour être fascistes. Agrégé et docteur en histoire contemporaine, ALBERT KECHICHIAN est enseignant titulaire en histoire contemporaine à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il publie son premier livre.
| EAN | 9782876734500 |
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| Titre | CROIX DE FEU A L'AGE DES FASCISMES |
| Auteur | KECHICHIAN ALBERT |
| Editeur | CHAMP VALLON |
| Largeur | 155mm |
| Poids | 620gr |
| Date de parution | 17/10/2006 |
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