Spinoza.

Israël Nicolas

PAYOT

Depuis l'Antiquité, la philosophie n'a cessé de se mesurer au temps, dans le souci d'intégrer les hommes à un ordre éternel susceptible de les soustraire au changement. Spinoza, quant à lui, distingue entre la durée (la continuation indéfinie de l'existence) et sa partition par le temps: il en vient ainsi à dissocier, à l'intérieur de la temporalité, ce qui est donné de ce qui est construit. À cela s'ajoute une thèse critique selon laquelle certaines formes temporelles sont forgées par l'imagination et nous font vivre sous leur emprise.

Qu'en est-il dans le champ politique? Le peuple est porteur de la souveraineté qui s'inscrit dans la durée, ce qui implique qu'à chaque instant le pouvoir souverain peut être transféré d'un régime à un autre. L'État doit donc devenir une puissance de temporalisation pour lutter contre les effets politiques de l'inconstance propre à la multitude. Il s'ensuit que le temps serait pour une part socialement construit. Mais qu'il s'agisse de l'individu ou de la multitude, cet asservissement à un temps imposé n'est pas irréversible, pour peu que ces acteurs sachent saisir l'occasion.

En effet, la multitude qui exerce sa vigilance peut réussir à se libérer du temps qui l'opprime pour disposer à nouveau de la souveraineté temporelle et recouvrer sa puissance d'agir sous ses différentes formes. Ainsi repensé, le temps de la vigilance participe de la réflexion contemporaine sur les expériences de la liberté.

Dans ce livre profondément novateur, Nicolas Israël renouvelle sensiblement l'interprétation de Spinoza et, du même coup, il apporte une contribution inédite à la question qui est toujours la nôtre, celle du temps et de la politique.

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EAN
9782228894678
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