JE SUIS LE PEUPLE QUI MANQUE
CYBER TRASH CRITIC
ALLIA
Qui se cache sous l'identité énigmatique de "Cyber trash critic", ce n'est pas ce dialogue étrange entre une "lascarde" et un "étudiant moribond" qui nous l'apprendra. Car c'est un curieux huis-clos qui s'installe entre les deux personnages, une rebelle qui touche 79 fois par mois le RMI et un étudiant bienveillant, victime de notre bonne vieille société de consommation. Critique surréaliste d'un monde capitaliste où les jeunes n'ont que des portes de sorties et le droit unique d'aller pointer à l'ANPE, Je suis le peuple qui manque s'attaque sans distinction à toutes les déliquescences du monde moderne. A travers ce dialogue vertigineux qui oscille entre la justesse du propos et l'absurdité des exemples, ce court roman récuse en bloc le monde contemporain, stigmatise les paradoxes de l'éducation, de l'emploi. Cyber trash critic passe au crible une télévision aux programmes débilitants comme "Une carte bleue aux Bahamas sur la chaîne câblée IBM-4" ou encore "le SMIC d'or"?Avec une ironie mordante, un style acéré, Je suis le peuple qui manque se veut un hymne à la vie, la vraie, celle qu'on se forge hors du sempiternel metro-boulot-dodo. Dommage que l'on ressorte de cette lecture par trop étourdi pour même songer à la véracité de cette critique plutôt trash pour le lecteur.--Chloé S.--