Trois erreurs judiciaires. Deux innocents condamnés, un crime et sa victime abandonnés

Coste François-Louis

DALLOZ

Patrick Dils, un garçon de 16 ans avoue, après une nuit en garde à vue, avoir sauvagement tué deux enfants de 8 ans. Emilie ne va pas bien. Pour l'aider, encore faudrait-il qu'elle "avoue" la cause de son mal-être. C'est ainsi que cette adolescente accuse Loïc Sécher de l'avoir violée. L'aveu - parole accusatrice de soi-même ou d'autrui - que recherche l'inquisiteur, pour apaiser son angoisse, peut exprimer la vérité ou n'être qu'un mensonge comme un autre. Lorsque l'horreur ou la sympathie bouleversent le juge, celui-ci est en danger de se laisser aspirer par l'attraction émotionnelle : plus le récit est atroce ou touchant et plus juges et jurés le tiennent pour indiscutable. Alors, ce ne sont pas les preuves qui sont recherchées, ce sont les justifications de ce dont l'horreur ou l'affection nous a persuadés. Priver de la justice ceux qui y ont droit est une autre façon de commettre une erreur judiciaire. Ainsi, dans l'affaire du Gang de Roubaix, des parents et une épouse, dont le fils et mari avait été tué, se sont trouvés dans l'impossibilité de se constituer parties civiles en raison d'une mauvaise qualification du crime. La rigidité des règles de droit permet souvent fort mal de remédier à l'erreur alors que paradoxalement, la loi demande aux magistrats de veiller au bien de la justice. Ces erreurs illustrent ce que disait Monsieur le Premier président Truche : "La magistrature est un métier dangereux, surtout pour les autres".
20,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782247185566
Image non contractuelle