Les métamorphoses du moi. Identités plurielles dans le récit littéraire (XIXe-XXe siècles)

Camet Sylvie

L'HARMATTAN

Un scénario classique du début du vingtième siècle permet que le protagoniste assiste à son propre enterrement (Pirandello, Il fu Mattia Pascal). Ce passage rituel oblige, après la disparition officielle, à tout réinventer. Prenant, comme point de départ, le désir de l'individu de changer de vie, pour tenter de renaître, ou d'exister plus pleinement, l'étude vise à dégager dans le récit un certain nombre de traits qui permettent de comprendre le phénomène de la subjectivation. Le corpus prend en compte des oeuvres françaises (V. Hugo, A. Dumas), italiennes, germaniques (A. Lernet Holenia ; E. Kreuder), anglo-américaines (R. Wright ; H.G. Wells), scandinaves (A. Sandemose), dans lesquelles le personnage relègue son passé à l'oubli, s'invente une nouvelle histoire, et joue perpétuellement un rôle. Son action conduit à une réflexion sur le statut du comédien. Cette existence dédoublée n'est pas une existence démultipliée mais l'expérience d'un lent suicide. La thématique abordée n'est pas sans provoquer souvent des effets de mise en abyme : qu'un personnage se construise comme personnage, n'est-ce pas en miroir une activité d'écrivain ? Le protagoniste en passe par toutes les étapes de la création, réfléchissant au nom qu'il pourrait se donner, à l'histoire qu'il pourrait se tisser, au milieu dans lequel il pourrait se glisser, comme s'il se substituait au narrateur et prenait en charge son invention même.Sylvie Carnet est habilitée à diriger des recherches en littérature générale et comparée, elle a publié des études littéraires (Parenté et création, éd. L'Harmattan, Le tragique quotidien, éd. A. Colin), esthétiques (Tableau de l'Homme Nu, Essai sur Richard Lindner, éd. Complicités), et contribué au Dictionnaire mondial des littératures (éd. Hachette) pour le domaine scandinave.

38,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782296041172
Image non contractuelle