LA COMPAGNIE DES TRIPOLITAINES
BEN HAMEDA KAMAL
ELYZAD
Extrait
«Les vrais indigènes de ces régions étaient des barbares hirsutes, édentés et sauvages ; en rut permanent, ils n'arrêtaient pas de s'accoupler comme leurs voisins les singes. Beaucoup de monstres sont nés qu'ils laissaient périr pour le bonheur des mouches établies en ces lieux.
Les Homo sapiens des autres continents appelaient ce pays "la mer des monstres" : s'y côtoyaient des cannibales, des cyclopes, des pygmées et des hermaphrodites.
Dans cette contrée encerclée de rocs, de falaises et de montagnes énigmatiques, les animaux incrustés dans leur solitude erraient seuls ou en hordes. Le sol était truffé de serpents noirs géants se nourrissant d'autruches et d'antilopes, ne laissant rien à nos ancêtres qui ne suivaient jamais leurs traces, car ils avalaient tout !
Les barbares de ce temps-là chassaient les bêtes fauves et les gazelles dociles ; ils survivaient dans des caves ou des grottes, regroupés en tribus, et enterraient leurs morts, ou ce qu'il en restait après la visite de notre peuple, les mouches, sous un tumulus de pierre ou un dolmen.
Ils admiraient les oiseaux, craignaient le soleil et vénéraient le serpent qui ne cessait de renaître sous leurs yeux ; ils le représentaient la tête surmontée d'un disque solaire, ornée de deux plumes, ailes sacrées. Ils s'affublaient de queues de lions ou de singes et se paraient la nuit de cornes de béliers pour affirmer leur virilité.
Leurs femmes étaient guerrières et chasseresses le jour, vagins et ventres la nuit.
La prêtresse Maboula les avisa des caprices de la mer, si peu fiable, et leur interdit de s'en approcher ; elle leur prédit qu'un peuple, adorateur d'or et de pierres, viendrait les asservir s'ils n'écoutaient pas ses injonctions.
Les hommes gardaient les enfants et s'ennuyaient ferme, alors ils s'aventuraient de plus en plus vers les côtes.
Et un jour la vision prit corps.
Des voiles apparurent sur la ligne courbe de l'eau. Les bateaux accostèrent, d'où jaillirent, venus du Nord, des hommes aux armes scintillantes. Ils prirent possession des lieux et aménagèrent leur campement, épiés par le petit peuple de sauvages aux yeux noirs et profonds qui de loin les guettait. Chaque fois qu'ils reprenaient la mer, ils laissaient toutes sortes de délices et de boissons derrière eux, surtout du vin et de la bière que les sauvages aux petits yeux noirs et enfoncés testaient, avec suspicion d'abord avant d'en devenir les esclaves. Pour renouveler pareilles jouissances, ils étaient prêts à tout et oublieux des prédictions de Maboula, ils prirent contact avec ces marins phéniciens qui finirent par fonder des comptoirs sur tout le littoral. Alors ils acceptèrent les pires tâches et devinrent porteurs et serfs en échange de vin et de silphium, cette plante médicinale aromatique au pouvoir magique qui nourrit le corps, chasse les maladies, fait oublier la fatigue et rend paisible.
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EAN
9789973580344
Caractéristiques
| EAN | 9789973580344 |
|---|---|
| Titre | LA COMPAGNIE DES TRIPOLITAINES |
| Auteur | BEN HAMEDA KAMAL |
| Editeur | ELYZAD |
| Largeur | 120mm |
| Poids | 142gr |
| Date de parution | 17/03/2011 |
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