Economie de l'apocalypse. Trafic et prolifération nucléaires

Attali Jacques

FAYARD

Le livre de Jacques Attali transmet au grand public la teneur d'un rapport rédigé par l'auteur à la demande du Secrétaire général des Nations Unies sur le thème de la prolifération nucléaire. Quoique traitant principalement des armes nucléaires, le risque envisagé englobe l'ensemble NBC (nucléaire, biologique, chimique).

L'auteur commence par définir la nature du risque. Le monde abritait, avant le début du démantèlement, environ15 000 charges nucléaires aux USA, 34 000 en Russie, 3 000 en Ukraine et Kazakhstan, quelques centaines en Chine, Israël, Afrique du Sud... ainsi qu'un stock de matière fissile équivalent à des dizaines de milliers de têtes supplémentaires. Jacques Attali s'interroge ensuite sur les mesures adoptées pour le circonscrire. En premier lieu, il constate que le contrôle de sécurité, mis en place par l'agence de Vienne, l'AIEA est une véritable passoire. De plus, les techniques de mesure et de compatibilité, ainsi qu'un nombre insuffisant de points de mesure sur les installations, ne permettent pas d'espérer une très grande précision.

Il s'attaque enfin à l'aspect politique du problème, passant en revue les étapes successives d'une prise de conscience collective de la gravité de la situation, les progrès faits par les USA et l'URSS puis la Russie, sur la voie d'un démantèlement progressif et équilibré des arsenaux nucléaires, ainsi que les dispositions adoptées pour freiner les ventes incontrôlées de matières nucléaires et de missiles. Il propose un "plan de dernière chance", combinant un moratoire sur la production des matières nucléaires, la signature d'un traité START 3 plus ambitieux, la modernisation et le renforcement des contrôles de l'AIEA et la publication des résultats d'audits, l'utilisation concertée des satellites d'observation pour dépister les installations et mouvements suspects, le couplage de l'AIEA et d'Interpol dans un espace d'enquête élargi, le regroupement des matières sensibles dans un nombre limité de sites sous contrôle international, l'appauvrissement isotopique des stocks de matières de qualité militaire. --Futuribles-- -- Futuribles

On aimerait croire à une fiction, on découvre des chiffres, et des pratiques, des faits irréfutables.
Dans une enquête minutieuse, Jacques Attali traque la part maudite de la planète. Et démontre que toutes les pièces du scénario du pire sont là, parmi nous: des matières nucléaires accumulées en toute inconscience, des Etats, des sectes et des groupes terroristes à l'affût des armes les plus folles, des trafiquants habiles et informés, des experts disponibles sur le marché, incontrôlés et vénaux... Fabriquer une arme nucléaire est désormais à la portée de celui qui peut rassembler quelques millions de dollars.

L'explosion à Paris de 500 kilos de TNT joints à 500 grammes de plutonium ne ferait pas seulement de terribles dégâts, mais nécessiterait l'évacuation de la capitale pour plusieurs décennies...
Or en Russie, l'an dernier, 8 000 personnes, dont 5 000 salariés d'entreprise, ont été poursuivies pour trafic de matières fissiles! On peut raisonnablement estimer la quantité déjà volée à une trentaine de kilos, permettant en théorie de fabriquer deux ou trois bombes nucléaires rudimentaires, prévient l'auteur, qui a sillonné une vingtaine de capitales pour interroger des experts, des policiers, des ingénieurs, des douaniers, à la demande du secrétaire général de l'ONU.

Jacques Attali avance plus de 60 pages de propositions pour contrôler la menace. Il supplie les hommes politiques responsables d'abandonner l'un des principes sacro-saints des relations internationales: la non-ingérence dans les affaires intérieures. Et de repenser la sécurité du monde. --Vincent Giret-- -- L'Expansion

29,15 €
Disponible sur commande
EAN
9782213594231
Image non contractuelle