Poétique

ARISTOTE/BECK

GALLIMARD

Immense texte bref de la tradition philosophique, rédigé peut-être lors du second séjour d'Aristote à Athènes, entre 335 et 323 avant J.-C., la Poétique a laissé, dans l'histoire de l'art occidental, une trace profonde. C'est la première définition spécifique de la "poésie" et de l'"art" (technè). La poïèsis est une "imitation" (mimèsis) ou un " mime", qui ne reproduit pas une réalité préalable; si bien que le poème "ne s'intéresse pas à ce qui est, mais à ce qui peut être. " Le traité aristotélicien (cependant longtemps rangé dans l'Organon) décrit plus qu'il ne prescrit et ne constitue pas un "art poétique" (un système de règles). Aristote se préoccupe essentiellement d'expliquer ce qui fait que telle oeuvre singulière est une oeuvre d'art. S'il a transmis quelques concepts bientôt devenus d'authentiques poncifs (comme la catharsis, qui n'est pas tout à fait définie, et qui parait assigner à l'oeuvre un rôle de "purgation morale"), s'il a été déformé régulièrement et de manière toujours intéressante, ce texte unique et inaugural présente surtout deux grandes modalités du poétique: le drame et le récit, dont les deux formes sont le poème tragique et le poème épique. Restent deux énigmes au moins: la "parodie" (qui est à l'épopée ce que la comédie est à la tragédie), forme contiguë au "genre" dit "anonyme", et la notion d'impossible. Dans sa préface, Philippe Beck établit un lien entre ces deux (ou trois) énigmes, en les rapportant à la doctrine métaphysique de l'" impuissance". Il apparaît alors que la division des modes implique l'historicité des formes, si le risque de l'impossible est la teneur qui expose et porte une forme à son renouvellement. Et notamment à la prose. Car la Poétique, c'est frappant, refuse de définir la poésie par le mètre qui, néanmoins, lui est indispensable.

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EAN
9782070743681
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