Histoire de l'écriture typographique. Le XIXe siècle français
Extrait
Extrait de l'introduction de Jacques André & Christian Laucou L'histoire de l'écriture typographique, racontée par Yves Perrousseaux s'est arrêtée, à cause du décès de son auteur, aux années 1800. Le présent ouvrage prolonge d'un siècle la narration de cette épopée. Le XIXe siècle, coincé entre le XVIIIe classique et le XXe moderne, n'est pas un siècle de transition. C'est un siècle de recherche typographique permanente, avec une dualité stabilité et excès. Excès avec une typographie des extrêmes : les caractères deviennent énormes avec les grandes lettres d'affiche ou microscopiques avec les demi-nompareilles (un corps 2 ½) de Henri Didot, gras (voire hyper-gras comme les normandes) ou très étroits, purs dans leurs tracé comme les didones ou exubérants comme les toscanes, etc. Stabilité avec une typographie «de qualité» avec la recherche continuelle des Didot ou de l'Imprimerie nationale pour la perfection de leurs caractères. Au point que cette rigueur finit par lasser et que l'on assiste, vers 1850, à un renouveau des caractères anciens, dénommés désormais elzévirs, avec toujours la même recherche de qualité ! Les mots du titre sont importants : - histoire : nous avons essayé de montrer le déroulement des idées et des réalisations typographiques dans le contexte de ce XIXe siècle très chargé politico-socio-économiquement. Nous nous sommes efforcés de nous baser non sur des on-dit pas toujours fiables (par exemple, «on trouve dans le spécimen de Pierre Didot de 1819 le gras Vibert»), mais sur des écrits dûment attestés et vérifiés (ce «gras Vibert» n'est pas du tout présent dans ce spécimen !). Toutefois, il n'était pas possible d'accéder à tous les documents originaux (parfois en exemplaires uniques dans telle ou telle bibliothèque - nous faisons alors confiance à la littérature secondaire !) ni de donner systématiquement toutes les références complètes comme nous l'aurions fait dans un ouvrage de recherche plus «académique», même si nous donnons souvent, par des renvois du type [25] aux sources bibliographiques de notre argumentation. Notre travail a été grandement facilité par internet qui est aujourd'hui une source incomparable de documents anciens (même si le «bruit» y est très chronophage) et nous remercions les diverses bibliothèques qui y déposent la numérisation d'ouvrages anciens. - écriture typographique : le mot typographie cache beaucoup d'interprétations ; nous devons donc préciser que nous nous limitons ici aux «types» (caractères en plomb), leur fabrication et leur usage. Nous ne nous intéresserons que peu aux aspects plus «graphiques» comme les mises en page ou les illustrations et pratiquement pas aux côtés «bibliologie». La bibliographie finale du présent ouvrage (p. 376) donnera quelques pistes de lectures. Le XIXe siècle est très riche en utilisation de «lettres» (affiches, couvertures, lettrines...), mais très souvent elles ne relèvent pas de la «typographie» (de l'emploi de types préfabriqués) mais du dessin manuel multiplié par des techniques alors nouvelles, telles que la lithographie notamment. Nous en ferons toutefois l'objet d'une pause (p. 352). - XIXe siècle : les limites de siècles n'ont aucune raison de correspondre exactement aux changements, qu'il s'agisse d'histoire ou de techniques. L'histoire de l'écriture typographique - le XVIIIe siècle a naturellement empiété sur le XIXe siècle, par exemple pour terminer l'histoire de Bodoni : nous n'en reparlerons donc plus ici. Réciproquement, certains phénomènes qui n'apparaissaient que comme marginaux au XVIIIe siècle (par exemple les premiers caractères gras en Angleterre) ont vu leur importance s'éclater au siècle suivant. Ils ont donc été «ignorés» du XVIIIe siècle mais ici nous remonterons le temps en deçà de 1800 pour en reprendre l'évolution complète. De même, certains phénomènes (comme les premiers caractères de Grasset) apparaissent dès la fin du XIXe siècle, mais nous laisserons les auteurs d'un XXe siècle en parler de façon plus naturelle avec les autres créations «An nouveaux». Il devrait en être de même des Linotypes et autres Monotypes qui n'apparaissent vraiment en France qu'au début du XXe siècle mais, comme il s'agit du point d'orgue d'une recherche implicite depuis le début du XIXe siècle, nous serons bien sûr amenés à en parler !
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EAN
9782911220845
Caractéristiques
| EAN | 9782911220845 |
|---|---|
| Titre | Histoire de l'écriture typographique. Le XIXe siècle français |
| Auteur | André Jacques ; Laucou Christian ; Barrière Didier |
| Editeur | PERROUSSEAUX |
| Largeur | 215mm |
| Poids | 2004gr |
| Date de parution | 09/10/2013 |
| Nombre de pages | 384 |
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