Le trust du patriotisme et autres grotesques

Van Ostaijen Paul - Mysjkin Jan H. - Gallissaires

SAMSA

Résumé :


Les absurdités que Paul van Ostaijen nous présente dans ce recueil ne sont pas plus absurdes que celles que les journaux nous servent au quotidien, d'où le caractère polémique de ses grotesques. Le point de départ se trouve presque toujours dans une situation excessive, voire extravagante, poussée à l'extrême. Le décor est le plus souvent les bas-fonds de la société avec ses maniaques, prostituées, apaches, escrocs et j'en passe. La vie dans la marge de la société est représentée avec la familiarité impassible d'un initié qui ne s'étonne nullement devant les comportements les plus répulsifs. La grotesque la plus illustrative à cet égard est probablement "La clé perdue", qui décrit la "syphilisation" de la civilisation, puisque l'état syphilitique est devenu la norme dans la ville franche de Megalopolis. Si l'auteur choisit le monde d'en haut comme décor, c'est pour se payer la tête du notaire Telleke ou du politicien Visschers, ou bien pour dénoncer l'abject cynisme du sénateur Pameelke, du prince Alp-Alp et surtout du Dr Erich-Carl Wybau dans "Le trust du patriotisme". Les grotesques abritent un grand nombre d'idéalistes. Si le bagnard n°200 dans "La prison dans le ciel" est poussé par une volonté-de-prison, beaucoup d'autres personnages le sont par une volonté-de-quelque-chose, un idée-fixe, qu'il s'agisse du chauvinisme, de la prostitution ou du faux-monnayage. Ce sont les idéalistes d'un monde à l'envers ou d'un monde de l'autre côté de la société ordonnée. Pour désigner ce monde, Paul van Ostaijen a proposé le néologisme " verkeerdheid ", substantif forgé à partir de "verkeerd" : "faux", "à l'envers". Dans l'univers de ses grotesques, il observe qu'on ne peut pas réconcilier l'idéal avec la réalité. C'est bien ce qu'il avait vécu après le débâcle de l'humanitarisme et "l'enversité" de la vie à Berlin.

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EAN
9782875931573
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