Le coupeur de roseaux

Tanizaki Jun'ichiro - Struve Daniel

FOLIO

Lors d'une promenade autour d'un ancien palais impérial, le Sanctuaire de Minase, le narrateur rencontre un homme étrange. Est-ce un fantôme, un esprit qui hante les lieux ? Celui-ci lui offre du saké et lui raconte l'histoire de la belle O-Yû, perverse et inaccessible... Un court roman, librement inspiré d'un vieux conte, pour découvrir un immense écrivain japonais.

Né à Tokyo le 24 juillet 1886, Junichirô Tanizaki grandit dans une famille aisée de marchands. Il fait de brillantes études à l'Université impériale de Tokyo, mais en 1910 la ruine de son père le contraint à les interrompre. La même année, il publie son premier texte, une nouvelle cruelle et raffinée, Le Tatouage, dans la revue qu'il a fondée avec quelques amis. L'histoire de la belle courtisane et de son tatouage en forme d'araignée fait scandale et lance sa carrière d'écrivain. En 1913, il rassemble toutes ses nouvelles dans un recueil intitulé Le Diable et subit les foudres de la censure qui les juge « immorales ». Il publie sans trêve drames, comédies et scénarios à une époque où le cinéma en est encore à ses balbutiements, il traduit également la pièce d'Oscar Wilde L'Eventail de Lady Windermere. Installé à Yokohama, il fréquente les résidents étrangers et découvre l'image de la femme occidentale. Lorsqu'un terrible tremblement de terre détruit la ville en1923, il s'installe définitivement dans le Kansai. Le séisme le bouleverse profondément : alors qu'il puisait son inspiration dans un Occident et une Chine exotiques, il revient vers le Japon à partir de 1924, date à laquelle paraît son premier roman, Un amour insensé. Cette chronique douloureuse et ironique relate la vie conjugale de Jôji Kawai et de Naomi, une jeune serveuse, qui rêve de devenir une femme « moderne » comme les Occidentales et sait jouer de ses charmes... La femme perfide et tentatrice est à nouveau au coeur du Goût des orties : un homme est tiraillé entre trois femmes, une eurasienne, une bourgeoise terne et une beauté classique. Il consacre la seconde partie de sa vie à traduire en japonais moderne le Genji monogatari, oeuvre classique de la romancière du XIe siècle, Murasakí Shikibu. En 1943, la publication en feuilleton de son chef-d'oeuvre Quatre soeurs est interdite car jugé inconvenant en temps de guerre. Cette éblouissante sage familiale qui retrace la vie de quatre jeunes Japonaises très différentes, dans le Japon de l'entre-deux-guerres, paraîtra finalement entre 1946 et 1948. Après la guerre, Tanizaki publie des romans audacieux au centre desquels il place la vieillesse, l'impuissance et la mort. Dans La clef (La confession impudique), un respectable professeur d'université, à l'âge du démon de midi, ne parvient plus à satisfaire sa jeune femme dotée d'un tempérament excessif. Après avoir essayé divers excitants, il s'aperçoit que la jalousie est un incomparable stimulant... Le Journal d'un vieux fou raconte le drame d'un vieillard qui s'éprend de sa belle-fille, ancienne danseuse de music-hall à la morale assez libre. Avec beaucoup d'intelligence, elle profite de son beau-père pour lui arracher des libéralités extravagantes et mener une vie de luxe. En compensation, elle lui accorde des privautés savamment limitées et le maintient dans une excitation qui s'exaspère d'autant plus qu'elle ne peut aboutir qu'à de lamentables démonstrations. Tanizaki meurt en juin 1965, laissant une oeuvre importante, unanimement considérée comme majeure, du xxe siècle japonais. Décerné en son honneur, le prix Tanizaki est l'une des principales récompenses littéraires au Japon.

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EAN
9782070304073
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