Sida et autres infections sexuellement transmissibles

Sida

Le sida est le stade évolutif ultime d'une infection par le virus de l'immunodéficience humaine ou VIH (en anglais HIV). Son mode de contamination est majoritairement sexuel. Son évolution, en l'absence d'un traitement spécifique prolongé, lourd et onéreux, est le plus souvent mortelle. Il n'existe pas de vaccin préventif.

1. Historique

1.1 Découverte du sida: 1981

C'est aux États-Unis, en 1981, que les autorités sanitaires ont été alertées par l'augmentation brutale des cas d'infection pulmonaire liée à un parasite, Pneumocystis carinii. Ces infections étaient connues pour toucher des malades présentant des immunodépressions congénitales ou secondaires à des traitements anticancéreux. L'enquête épidémiologique a montré que les nouveaux cas survenaient chez des hommes jeunes, sans antécédents particuliers, dont le seul point commun était l'homosexualité. Ces patients présentaient une profonde altération de l'immunité et ce syndrome inconnu a été nommé Syndrome d'Immuno Déficience Acquise (sida).

1.2 Découverte du VIH: 1983

Le virus de l'immunodéficience humaine a été isolé en 1983 par Françoise Barré-Sénoussi et Luc Montagnier, chercheurs à l'Institut Pasteur de Paris, à partir d'un ganglion prélevé sur un patient atteint de sida. Il s'agissait d'un nouveau virus appartenant à la famille des rétrovirus. Les rétrovirus sont connus depuis 1910, mais ce n'est qu'en 1978 que l'équipe du professeur Gallo, aux États-Unis, a isolé le premier rétrovirus humain, le HTLV-1, responsable de pathologies très différentes.
En 1986, la découverte d'un autre type de VIH a fait distinguer, le VIH-1, premier virus isolé, responsable de la redoutable pandémie actuelle, et le VIH-2, moins agressif pour l'organisme et retrouvé essentiellement en Afrique de l'Ouest.

1.3 Origine des VIH

Deux types d'informations permettent de répondre à cette question: des analyses rétrospectives et des études virologiques. Des sérologies pratiquées sur des échantillons de sang, prélevés des années auparavant et stockés dans des laboratoires, se sont avérées positives, apportant la preuve de l'existence du VIH en 1970 au Zaïre, mais aussi aux États-Unis.
Comme tous les virus, le code génétique du VIH est constitué d'une succession d'acides nucléiques: le génome (l'équivalent des chromosomes chez l'homme). L'analyse par séquençage de certains fragments des génomes de nombreux VIH fait apparaître des similitudes et des différences entre ces virus. Cela permet de déterminer des sous-types (génotypes) et d'établir des filiation entre eux (études phylogénétiques). Ces techniques permettent d'identifier des ancêtres communs, de déterminer la date approximative de leur apparition et de suivre la propagation de l'épidémie.
Le VIH appartient à la famille de rétrolentivirus. L'apparition du VIH est la conséquence de mutations survenues sur des virus responsables d'infections asymptomatiques chez des singes africains. L'ancêtre du VIH-1 est un virus infectant les chimpanzés d'Afrique centrale, celui du VIH-2, les mangabeys d'Afrique de l'Ouest. Selon les études phylogénétiques l'apparition du VIH-2 daterait du début du vingtième siècle, celle du VIH-1 des années 1930-1940.