Histoire du football au Brésil

Extrait de l'introduction

Parmi les choses les moins importantes de la vie, le football est la plus importante.

Le football est le sport le plus populaire du monde, aussi bien du point de vue de la pratique que du spectacle. La puissance du football et du sport en général, à travers des institutions comme la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) ou le CIO (Comité International Olympique) ne sont plus à démontrer, rassemblant l'une ou l'autre plus de nations chacune que l'ONU (Organisation des Nations Unies) de pays membres. Mais la puissance de ces institutions se mesure aussi à leur capacité à mobiliser les énergies et les moyens financiers des candidats à leurs appels d'offres pour obtenir la possibilité d'organiser, qui une Coupe du monde FIFA, qui des Jeux Olympiques. Sans oublier que ces compétitions imposent un cahier des charges lourd et précis en matière d'infrastructures: équipements sportifs, capacités d'accueil (transports, hébergements), et surtout moyens techniques de retransmission audiovisuelle... Un pays de taille moyenne n'a plus aucune chance, aujourd'hui que le sport est mondialisé, de pouvoir (France Football, n° 3212, 30 octobre 2007) Au Brésil, plus que partout ailleurs sans doute, les actualités du football font la «une» de la presse, écrite, radiophonique ou télévisée. Des souvenirs de toutes sortes sont en vente partout, ainsi que les maillots des équipes, et pas seulement aux alentours des stades ou dans les boutiques des clubs les jours de match. D'ailleurs, le port du maillot du club de son coeur est un acte social: à l'université, au bureau, à l'usine, à partir du moment où l'uniforme n'est pas obligatoire, ou une tenue vestimentaire sobre particulière n'est pas exigée. De même, la publication d'ouvrages sur le thème est considérable, que ceux-ci relèvent de l'hagiographie ou plus sérieusement de la recherche universitaire ou érudite. Ce qui étonne, alors, c'est qu'en faisant une rapide exploration bibliographique, à caractère académique ou non, on trouve si peu de chose sur le football brésilien dans la littérature francophone. En matière d'ouvrages grand public, les deux autobiographies de Pelé, quelques biographies anciennes du même joueur écrites par des journalistes, les biographies plus récentes de Ronaldo et Ronaldinho, un livre des années soixante sur le «divin football brésilien», un ouvrage sur «les magiciens du football»... Du point de vue académique, on ne compte guère qu'une vingtaine d'articles ou chapitres publiés dans diverses revues universitaires de plus ou moins grande audience ou dans des ouvrages collectifs et, pour la grande majorité d'entre eux, ce sont des traductions d'auteurs brésiliens. Il n'existe aucun ouvrage de synthèse en français et, d'ailleurs, très peu en d'autres langues, hormis le portugais! On peut s'étonner de cet état de fait, pourtant c'est un constat: comme si l'actualité retenait l'attention, et non pas la profondeur temporelle de l'analyse historico-sociologique.