Mon enfant est dyslexique

Montarnal Anne-Marie - Hochwelcker Fabienne

TOM POUSSE







Extrait

Extrait de l'avant-propos Lorsque nous nous trouvons dans un pays étranger dont nous ignorons la langue, nous sommes obligés de «déchiffrer» les écrits présents dans la rue : publicités, signalisations, noms de rues ou de magasins... Chez nous, nous avons l'impression de ne pas avoir besoin de les lire, car nous les reconnaissons d'emblée «sans y penser» ! Pour lire, nous utilisons un «dictionnaire interne» : dès que nous voyons un mot stocké dans notre dictionnaire, nous le reconnaissons instantanément, ce qui nous permet de lire de façon rapide et agréable. La simple «évocation» du mot figurant dans le dictionnaire nous permet également de l'écrire. C'est précisément au niveau de ce «lexique interne» que se situe le «coeur» des difficultés dyslexiques : avec des difficultés pour le constituer, pour y accéder et pour s'en servir ! ° L'élaboration de ce dictionnaire interne nécessite la mise en oeuvre de plusieurs fonctions : - un traitement phonologique, ou traitement des sons des mots : il faut pouvoir les entendre dans le bon ordre en les discriminant correctement, sans faire de confusions ; - un traitement visuel des lettres représentant les sons, en en différenciant les formes, en les positionnant correctement, dans le bon ordre, sans faire de confusions ; - une mémorisation correcte de la représentation graphique des sons : correspondance graphème/phonème ; - une mémorisation dans leur globalité des mots prenant place dans le lexique. ° L'accès à ce dictionnaire interne doit se faire de façon «automatique». Or, chez le dyslexique, cet accès a du mal à se mettre en place : - il peut être ralenti et devenir incertain, surtout dans des conditions de stress et de fatigue ; - il est coûteux en énergie et nécessite un effort d'attention ; - la mémorisation des mots est incertaine, variable d'un moment à l'autre, imparfaite... Les chercheurs classent les dyslexies selon les déficiences des différentes fonctions permettant la constitution et l'accès au «dictionnaire interne». Pour nous, l'essentiel à retenir est que ces difficultés rendent le «dictionnaire interne» peu performant. Elles expliquent la lecture plus lente et l'orthographe imparfaite de l'élève dyslexique. Imaginez que vous disposiez d'un petit dictionnaire, incomplet, pas toujours très bien imprimé et dont vous avez du mal à tourner les pages ! Les difficultés de l'élève dyslexique varient un peu d'une personne à l'autre ; de même, leur intensité est variable, allant de difficultés légères à une atteinte sévère. Pour Gavin Reid, il faut retenir en priorité que «Les élèves dyslexiques, comparés aux non dyslexiques, ont une façon «différente», «particulière» d'apprendre et de travailler. Il est donc essentiel de découvrir leur façon de «fonctionner» et d'en tenir compte dans la démarche pédagogique.» Les parents doivent se rappeler que l'essentiel dans la vie n'est pas de maîtriser une orthographe parfaite, ni de parvenir à des performances de haut niveau en vitesse de lecture. Il est par contre primordial que leur enfant dyslexique puisse découvrir des domaines passionnants dans lesquels il pourra s'engager et réussir, parce qu'il est intelligent, souvent doué d'une grande sensibilité et d'un esprit créatif. Si leur enfant aime les mathématiques, il conviendrait peut-être de lui faire donner des cours de mathématiques pour qu'il puisse briller en classe, en arrêtant pendant un temps la rééducation orthophonique. Ses capacités de travail ne demandent qu'à être bien utilisées et sa réussite confortera son estime de soi.



11,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782353450572
Image non contractuelle