Le philhellénisme franco-allemand (1815-1848)

Maufroy Sandrine

BELIN

Résumé :
L?intérêt qu?éprouvent les Allemands pour la Grèce moderne durant les premières décennies du XIXe siècle est fondé sur le sentiment de leur propre affinité culturelle avec les Grecs anciens. Cet intérêt est aussi lié à un contexte européen plus large et en particulier aux relations franco-allemandes. L?instrumentalisation politique et identitaire de la référence grecque antique fournit les bases du philhellénisme qui culmina durant la guerre d?indépendance grecque (1821-1830) et trouva un prolongement dans la formation, sous contrôle bavarois, de l?État grec et de son idéologie nationale. Trois cas exemplaires éclairent les différentes modalités du philhellénisme franco-allemand et les liens entre ses manifestations esthétiques, scientifiques et politiques. Karl Benedikt Hase, helléniste et inlassable médiateur franco-allemand, associa l?aide quotidienne aux Grecs et un philhellénisme culturel manifesté dans son enseignement à l?École des Langues Orientales. Il participa à des entreprises scientifiques collectives visant à faire progresser les études helléniques et l?éducation du peuple grec. Les recueils de chants populaires néogrecs, dont celui de Claude Fauriel reste le modèle fondateur, contribuèrent à la formation d?un discours sur la régénération de la Grèce et à la genèse des études néohelléniques.
Le philologue munichois Friedrich Thiersch servit la cause des Grecs par des articles enflammés, la rédaction d?ouvrages sur la Grèce traduits ou rédigés directement en français et par son néohumanisme pédagogique militant. À travers leurs discours et leurs actions philhellènes, les hommes de lettres reportaient sur la Grèce des idéaux concernant leur propre pays et cultivaient l?espoir d?une nouvelle civilisation européenne, faisant du philhellénisme un des premiers mouvements paneuropéens.

30,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782701155302
Image non contractuelle