Villa des Amandiers. De Constantine à Arras

Reine Delcambre, vingt ans, retrouve Constantine pour les vacances universitaires. Jusque là, elle a vécu sans se poser de questions, dans la belle Villa des Amandiers, entourée de l'affection des grands-parents qui l'ont élevée. Rien ne semble avoir changé pour Reine dans la splendeur de l'été, le jardin, les amis, les rites domestiques, le salon Louis-Philippe où se trouve le portrait d'un jeune homme rêveur au destin mystérieux.
Il s'agit de Charles Delcambre, dont le frère était parti d'Arras pour s'établir à Constantine après la conquête. Mais nous sommes en 1955 : l'insurrection algérienne est en marche depuis presque un an. L 'Histoire va faire voler en éclats le paradis provincial. Grâce à l'amour que Reine éprouve pour Yves Delcambre, un lointain cousin d'Arras venu faire son service à Constantine, elle découvre le vrai visage de sa ville, conquise en 1837 après un siège sanglant.
A travers les discussions souvent douloureuses qui opposent la jeune bourgeoise "pied-noir" et le métropolitain "progressiste", apparaissent les déchirements d'une génération marquée à jamais. A l'arrière-plan on assiste au dénouement entouré de mystère d'une énigme : le destin tragique de Charles Delcambre, le jeune homme au portrait, lui aussi broyé par le drame de la conquête et dont le romantisme fait écho à l'idéalisme d'Yves.