VICTORINE MONNIOT. Ou l'éducation des jeunes filles au XIXème siècle, Entre exotisme et catholicisme

Si l'œuvre de la comtesse de Ségur est abondamment explorée et analysée, celle d'une de ses consœurs du Second Empire, Victorine Monniot (1824-1880), aujourd'hui totalement oubliée, mérite de sortir de l'ombre. Dans l'entourage des puissantes familles du maréchal Oudinot et de l'amiral Bruat, Victorine Monniot mobilise ses souvenirs de jeunesse et ses cahiers intimes pour écrire un véritable best-seller : Le Journal de Marguerite (158 éditions entre 1858 et 1914 !). Cet ouvrage fait connaître l'Ile Bourbon (La Réunion) à des générations d'adolescentes séduites par le rêve créole et par les rebondissements mélodramatiques d'une histoire familiale. Ce succès donne à Victorine Monniot l'audience nécessaire pour devenir, entre 1860 et 1880, une directrice de conscience médiatique au service d'un catholicisme intransigeant, une sorte de Louis Veuillot en jupon.