Quand on refuse on dit non

Kourouma Ahmadou

SEUIL

Le jour de sa disparition - le 11 décembre 2003- Ahmadou Kourouma laissait en chantier un roman dont il avait écrit la majeure partie et défini le titre : Quand on refuse on dit non. Il y travaillait intensément depuis huit mois et voulait donner une suite aux aventures de petit Birahima, le héros de Allah n'est pas obligé, désormais démobilisé, après avoir fait l'enfant-soldat dans les guerres de Sierra Leone et du Libéria. Revoici donc Birahima tel que nous l'avons connu, amoral, espiègle ou naïf, ponctuant tous ses commentaires sur la vie de ses fameuses clausules, du genre « faforo (cul de mon père) ! »
Pourtant rien ne prête à sourire. Les Dioulas, venus du Nord, se sont emparés de Daloa, à majorité bété. Mais les Bété, partisans du président Gbagbo, reprennent la ville et y multiplient les charniers. C'est la guerre tribale qui recommence. Petit Birahima serait fusillé à son tour si des femmes ne le cachaient sous un lit. Parmi celles-ci se trouve Fanta, la fille du recteur d'une des mosquées. Fanta, si belle et si gentille... Apprenant que le gamin est un as du kalachnikov, elle lui demande de l'accompagner et de la protéger jusqu'à la ville de Bouaké, au nord, en zone rebelle.
Sur la route de Bouaké, Fanta enseigne à son jeune élève ignare, l'histoire récente de la Côte d'Ivoire, depuis le crépuscule du patriarche Houphouët-Boigny jusqu'aux sanglants affrontements des Gueï, Bédié, Ouattara, Gbagbo... Où l'on apprend que les charniers donnent un bon terreau grâce auquel la Côte d'Ivoire fournit le meilleur cacao du monde !
Nos deux marcheurs arrive à Bouaké, mais nous ne connaîtrons jamais la suite, hélas. Une postface de Gilles Carpentier, un synopsis et deux fragments ajoutés en annexe dessinent en pointillés les ultimes contours de ce très beau roman posthume.

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EAN
9782020680226
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