La librairie ferme à 17h les 24 et 31 décembre et sera ouverte le dimanche 21 décembre de 11h à 19h.

Le Démocratiseur. De quelle médiocrité la démocratisation actuelle est-elle aujourd'hui l'aveu ?

Hordé Jean-Marie

SOLITAIRES INT

Introduction

Le mot démocratisation appliqué à la culture n'est pas neuf. On le trouve dès les premiers pas du nouveau ministère des Affaires culturelles créé par de Gaulle, en 1959, pour André Malraux. Il faut alors le comprendre dans le sens de la mission générale donnée à ce nouveau ministère: «rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français; assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit qui l'enrichissent».
D'emblée, il y a une tension. Rendre accessible l'oeuvre d'art et favoriser la création sont deux missions énoncées comme complémentaires, mais dont la conciliation n'est pas évidente. Le mot démocratisation prend le sens concret de porter vers: sortir du musée ou des lieux consacrés pour aller vers les lieux de vie et de travail. Les débats ne manquèrent pas et Malraux lui-même était réservé. Reste qu'il s'agit d'oeuvres et du plus grand nombre possible... L'oeuvre, sa conception, sa complexité, sa possible obscurité ne sont pas mises en cause, pas plus que n'est jugé le spectateur, a priori considéré comme apte à recevoir ce qu'on lui propose.

Pour des raisons diverses, le théâtre sera au coeur de ce mouvement. Je n'ai pas à rappeler ici le détail de cette histoire. Simplement, je veux retenir, à titre d'exemple, cette lettre d'Emile Biasini, directeur du théâtre au ministère, au metteur en scène Jacques Fabbri, auquel il vient de proposer la direction du centre d'art dramatique d'Aix-en-Provence:«[...] je veux simplement vous dire ici combien je me réjouis de vous voir entrer dans le grand univers de la décentralisation dramatique [...]. Une belle oeuvre vous attend, dans laquelle je vous aiderai aussi efficacement que possible. Je n'ai pas besoin de vous dire quels voeux le ministre d'État et moi-même formons pour votre succès...» (mai 1962).

Au sortir de la guerre, écrivains et artistes vivent avec le souvenir de l'horreur. Us savent que la plus grande culture n'aura pas empêché le pire. Ils regardent le monde. Ils connaissent l'offense faite au monde et à sa douleur. Elio Vittorini: J'ai mal à la douleur du monde offensé. René Char: ne jamais pardonner aux nazis de l'avoir obligé le temps de la guerre à couper le monde en deux.

La beauté est une conquête.
De qui et de quoi sommes-nous donc les héritiers?


9,00 €
Available to order
EAN
9782846813242
Découvrez également sur ce thème nos catégories Arts , Soldes , Sciences humaines , Santé , Promotions , Papeterie , Littérature , Langues et Scolaire , Jeux-Jouets , BD-Manga , Bons cadeaux Internet , Chèques cadeaux , Emballages , Frais de port , Histoire - Actu - Eco , Jeunesse , Entreprise - Droit - Economie , Loisirs et nature , Sciences , Voyage , Histoire - Actu , Occasions dans la section Livres