Cela devient cher d'être pauvre

Hirsch Martin

POINTS





Extrait



Extrait de l'introduction

«À celui qui a, il sera beaucoup donné et il vivra dans l'abondance, mais à celui qui n'a rien, il sera tout pris, même ce qu'il possédait» est-il écrit dans l'Évangile selon saint Matthieu. Et si cette belle prophétie, d'un apôtre percepteur des impôts de son état, connue sous le nom d'«effet Matthieu», était la manière la plus fidèle de caractériser les pauvres à l'époque moderne ?

Être pauvre, c'est avoir moins d'argent que les autres. C'est d'une affligeante banalité que de le rappeler.
Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'être pauvre, c'est aussi payer plus cher que les autres pour se loger, s'assurer, se soigner, téléphoner. Le mètre carré de loyer coûte plus cher. Le contrat d'assurance est moins favorable. Les dépenses restant à sortir de sa poche quand la Sécurité sociale a remboursé sa part sont plus élevées. La minute téléphonée est plus onéreuse.
Quand on est riche, on recourt au crédit pour s'enrichir. Cela s'appelle investir. Et les banques vous déroulent le tapis rouge pour avoir le plaisir de vous prêter de l'argent. Quand on est pauvre, on s'endette pour s'appauvrir. Cela s'appelle le crédit à la consommation avec un taux d'intérêt bien plus élevé. Même si, statistiquement, les pauvres ne sont pas plus mauvais payeurs que les autres.
On a tous appris le principe de progressivité de l'impôt. On connaît la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui, belle conquête de la Révolution, prescrit en son article 13 que «pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.» On sait moins qu'au pays des droits de l'homme, quand on est pauvre, on paye, proportionnellement à ses revenus, plus d'impôts que quand on est riche.
Nous n'ignorons pas qu'il nous faut réduire les déficits publics pour ne pas avoir une dette insupportable et manquer à nos engagements à l'égard de l'Union européenne, engagements auxquels nous avons volontairement souscrit. Nous méconnaissons probablement qu'actuellement une grande partie de l'effort repose sur le dos des salariés les plus modestes, car on laisse diminuer comme peau de chagrin les sommes prévues pour le soutien de leurs revenus, afin d'en distraire une partie pour d'autres usages. A hauteur de plusieurs milliards.
Le pouvoir d'achat est une préoccupation partagée par l'ensemble des Français. Elle l'est davantage pour certains que pour d'autres, du fait d'une inflation subie par les plus modestes plus importante que l'inflation calculée pour l'ensemble de la population. Pour les plus pauvres, les prix augmentent plus vite.
Voilà, à grands coups de serpe, ce qui caractérise la double peine de la pauvreté. Ce n'est ni nouveau ni propre à la France. Il y a un demi-siècle, un sociologue américain a consacré un livre à ce phénomène. Il y a vingt ans, un chercheur indien a montré combien cette situation était répandue dans les pays les moins développés et les pays émergents.
--Ce texte fait référence à l'édition






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EAN
9782757844656
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