Jeunesse & Sports. Espérances contrariées, marginalités récupérées, Propos sur des utopies abandonné

L'histoire du Ministère de la Jeunesse & des Sports, exception culturelle de l'administration française, née sous le Front Populaire, affirmée sous Vichy, reprise à la Libération, valorisée aux débuts de la Ve République, n'a pas encore été écrite. Michel Héluwaert en propose une lecture critique et militante.
Si Maurice Herzog en a fait une administration de mission qui a engagé une profonde mutation des pratiques scolaires et lancé le plus grand chantier d'équipements sportifs et socioculturels que la France ait jamais connu, Pierre Mazeaud et Edwige Avice ont marqué le paysage avec leurs lois sur le sport et la reconnaissance du pouvoir sportif. 1981 a, par contre, porté un sévère coup aux services qui se sont reconvertis après une forte dépression. Il est souvent perçu par les média, plus comme le Ministère des Sports que celui de la Jeunesse, cette vision de la structure invite à une profonde réflexion politique.
La prochaine décentralisation sera, sans doute, l'opportunité de transférer aux collectivités territoriales des missions relevant de ses compétences et de son histoire, et de conduire à une réflexion sur les relations que doivent avoir entre eux l'État, la jeunesse, le monde sportif, et l'éducation populaire.