La Maison de Bernarda Alba

Garcia Lorca Federico - Melquiot Fabrice

L ARCHE

La veuve Bernarda Alba séquestre ses filles et les empêche d'aimer. L'une d'entre elles, Adela, se révolte. Nous sommes en Andalousie et l'histoire est inspirée par des souvenirs d'enfance de l'auteur. Celui-ci prétend d'ailleurs que la pièce est "un documentaire photographique". "Pas une goutte de poésie ! La réalité ! Le réalisme !" Naturellement, les critiques ont eu ensuite beau jeu de montrer que la pièce n'était pas réaliste : les dialogues sont parfaitement construits ; oui, une veuve Alba a bien existé, mais le personnage d'Adela est inventé et, bien sûr, beaucoup d'autres choses encore. De fait il s'agit de deux notions de réalité différentes et nous pensons qu'il faut faire confiance à l'auteur. Cette pièce est bien réaliste, aussi proche soit-elle de l'épure de certaines tragédies grecques. Car ce réalisme n'est pas la plate copie de la réalité. C'est le réalisme du théâtre : nécessité implacable et concentration du discours pour atteindre l'objectif donné : capter l'attention du spectateur par la présence documentaire et photographique des personnages. Et ce réalisme, qui n'est pas neutre, mais engagé, dénonce ici l'oppression des filles dans une société méditerranéenne confrontée à la modernité. Le combat d'Adela contre sa mère est celui de la modernité contre l'ordre ancien. Il se trouve que cette pièce est la dernière de Lorca, qui quelques jours après le début de la guerre d'Espagne (17 juillet 1936), est lâchement assassiné par des membres de la Phalange. Après Doña Rosita la célibataire et Le Petit Tréteau de don Cristóbal et doña Rosita (version inédite de 1934), L'Arche poursuit, avec La Maison de Bernarda Alba, la réédition du théâtre complet de Lorca dans de nouvelles traductions.

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EAN
9782851815811
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