François Ier. Roi de France, Roi-Chevalier, prince de la Renaissance française 1494-1547

Gallo Max

XO







Extrait



Relation de Marino Cavalli, ambassadeur de la Sérénissime République de Venise auprès de François Ier, Roi Très Chrétien de France.

Illustrissimes Seigneurs,
Depuis mon arrivée à la cour de France, à Rambouillet, puis lors de plus brefs séjours en maints autres châteaux sis dans les provinces et à Paris ou dans la proximité de cette imposante cité, j'ai mesuré aux courriers que vous m'adressiez votre impatience.
Mais j'ai pensé que le roi de France s'était fait connaître depuis trente-trois ans à votre très illustre État et au monde, et qu'il serait superflu de répéter ce que vous en savez déjà. Je ne parlerai donc dans ma relation que de la condition dans laquelle François Ier se trouve aujourd'hui, en cette année 1546.

Le roi, né à Cognac le 12 septembre 1494, a maintenant cinquante-deux ans. Il est fils de Charles d'Angoulême et de Louise de Savoie. Marguerite sa soeur, son aînée de deux années, a épousé Henri d'Albret, roi de Navarre.
Marguerite de Navarre voue un amour proche de la dévotion à son frère, devenu roi de France le 1er janvier 1515, à la mort de son oncle Louis XII, qui n'avait pas de descendant.
À la cour, on me chuchota que François Ier était assailli par la maladie.
Mais lorsque je l'ai vu s'avancer, je fus saisi par sa prestance tellement royale que sans le connaître ni avoir jamais vu ses portraits il n'est pas un étranger qui ne dise en l'apercevant : «C'est le roi.»
Il a dans tous ses mouvements une gravité, une grandeur telles que nul prince, à mon avis, ne saurait espérer je ne dis pas le surpasser mais même l'égaler.
Il est d'une excellente complexion, d'une constitution vigoureuse et gaillarde que n'ont ébranlée ni les soucis, ni les disgrâces, ni les fatigues qu'il n'a cessé d'endurer et qu'il endure encore dans tant de voyages et d'excursions à travers ses provinces.
Peu d'hommes auraient pu résister à tant de contretemps et d'obstacles inattendus.

La nature lui a donné une espèce de fistule qui le purge tous les ans de tout ce qu'il peut avoir d'humeurs malsaines, de façon que si ces humeurs ne deviennent pas trop abondantes, il pourra vivre longtemps encore.

Il mange et boit fort bien, il dort on ne peut mieux, et, ce qui importe encore plus, il tient à vivre gaiement et sans trop de soucis. Il aime la recherche dans ses habillements ; il les porte galonnés, chamarrés, parsemés de pierreries et d'ornements précieux. Ses pourpoints sont d'un élégant travail. Sa chemise, très fine, sort par l'ouverture du pourpoint, à la mode de France. Cette vie délicate et choisie peut contribuer au maintien de sa santé.



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9782845636811
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