Le portement de la mère

Emmanuel François

STOCK

Après Romain Gary et Albert Cohen, François Emmanuel ! Des écrivains qui mettent en littérature l'image de la mère morte, sacrifiant la plume sur l'autel de la maternité. Portement de ma mère, en trente-deux poèmes en prose, replace la mère sur le papier, revêtant alors l'aspect d'un spectre qui flotte, au-dessus de son lit, de sa tombe : l'agonie d'abord, avec un corps sombrant peu à peu, glisse doucement dans "l'abîme des morts". Puis vient l'enterrement, l'inhumation douloureuse, avec "le piaulement des cordes", la descente du cadavre en terre. Enfin, surgissent les souvenirs, ballottés, hasardeux.

Comme ses illustres aînés, François Emmanuel ne se console pas de la perte de la mère. Cependant, il s'en détache : on n'y lit pas la révélation d'un fils écrasé par une dette difficile à acquitter, ni le besoin d'identification. C'est là toute l'originalité et la force de son ?uvre remarquablement construite, d'une halte à l'autre, sculptée, taillée dans la mémoire du "crissement des sangles, les encastrements métalliques" et renversant la figure de la pietà, avec cette image du fils portant sa mère, dans les ultimes et fragiles soupirs de la fin. Texte de la souffrance, de la séparation, de l'arrachement, Portement de ma mère est aussi une ?uvre du deuil à faire, qui passe par les mots, au bout des mots "de cette vie d'écrivain". --Céline Darner

14,80 €
Disponible sur commande
EAN
9782234053243
Image non contractuelle