Mezzanines. Plus de 40 réalisations

Dubois Petroff Marie-Pierre

CHARLES MASSIN

? BESOIN D'ESPACEMis au point en 1946 par Le Corbusier, «le Modulor» proposait une grille de mesures répondant en partie au besoin de normalisation de cette période de reconstruction. L'architecte y prônait une vision très pragmatique de l'organisation de l'espace et établissait une grille de mesures, établies en fonction des différentes parties du corps, et censées offrir à ce dernier un confort optimal. Ainsi, «le Modulor» définissait une taille humaine standard de 1,83 m à partir de laquelle était établie une hauteur sous plafond «idéale» de 2,26 m! Certes, cette hauteur sous plafond permet à l'individu de tendre le bras au-dessus de la tête sans rencontrer d'obstacle, mais elle ne prend pas en compte le «besoin» d'espace ressenti par un individu enfermé entre quatre murs. Mis en pratique dans bon nombre de constructions d'immeubles collectifs, ce plafond à 2,30 m est devenu le symbole d'un habitat un peu «cheap», faisant des hauts plafonds l'un des critères de l'habitat haut de gamme. En clair, quand on a la chance de disposer d'une belle hauteur et d'un beau volume, on fait en sorte de les préserver, même si la nécessité impose de créer des surfaces supplémentaires. Dans un tel contexte, les mezzanines offrent la meilleure des solutions.? BÉNÉFICE DU DÉTOURNEMENTIl n'est pas fréquent de disposer de grandes hauteurs sous plafond dans l'habitat neuf. Si l'habitat ancien est plus généreux dans ce domaine, c'est dans les bâtiments à vocation professionnelle que l'on trouve les plus beaux volumes et ce n'est pas un hasard s'ils font l'objet de tant d'intérêt depuis quelques années. Dans ces ateliers professionnels ou locaux industriels, la hauteur sous plafond était donc adaptée à celle des machines, et quand la façade ne disposait pas de baies aussi hautes que la bâtisse, c'est par le toit et ses verrières que rentrait la lumière. Sélectionnés pour leur résistance et leur facilité d'entretien, les matériaux étaient dénués de toute connotation décorative, tandis que l'absence de faux plafond laissait voir la structure des planchers ou de la charpente métallique. En un mot, la légitime absence de préoccupation décorative de l'époque a fait de ces locaux des diamants bruts dont les agencements doivent en priorité préserver l'âme et le caractère.

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EAN
9782707207517