Nicolas de Staël. Une illumination sans précédent

Du Bouchet Marie

GALLIMARD

"Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine [...]. Nous verrons ce que les six mois qui suivent apporteront, et j'ai confiance [...]" Nicolas de Staël a vingt-deux ans lorsqu'il écrit ces lignes depuis le Maroc, où il séjourne en 1935-1936. Il sait qu'il va vouer sa vie à la peinture, exclusivement. Ce corps à corps passionné avec la matière, avec la couleur et la lumière, il le mènera jusqu'au vertige, jusqu'aux limites de la vie.
Une vie jalonnée de belles amitiés, celles des peintres André Lanskoy et Georges Braque, celles des marchands Jeanne Bucher et Jacques Dubourg, celle du poète René Char. Une vie faite d'arrachement, d'orgueil, d'impatience et de ferveur émerveillée, menée dans "la conscience du possible, l'inconscience de l'impossible et le rythme libre". Des Compositions des années 1940 au Parc des Princes, des grands Nus à la magistrale série des paysages de Sicile, des premières expositions parisiennes à la gloire outre Atlantique, Marie du Bouchet retrace la vie de cette personnalité hors du commun, dont l'oeuvre s'inscrit comme un événement unique dans la peinture du XXe siècle.
Quatrième de couverture
Peintre d'origine russe, installé à Paris en 1938, il témoigne dans son évolution vers l'abstraction, entre 1942 et 1946, d'une grande indépendance à l'égard des courants reconnus. Plus proche de Braque que de Kandinsky, et soucieux de s'inscrire dans la lignée d'une grande peinture "classique" (Vélasquez, Delacroix, Courbet, Van Gogh, Cézanne) qui restera toujours sa référence, Nicolas de Staël élimine de sa palette les tons trop éclatants et recourt dès 1944 au couteau pour structurer l'espace pictural par des enchevêtrements de traits empâtés qui reconstituent une profondeur presque palpable. Après 1949, c'est par masses polygonales ou pavimenteuses imbriquées qu'il construit ses toiles, se rapprochant ainsi à nouveau d'une figuration qu'il ne se résolvait pas à abandonner en utilisant, pour la suggérer, la somptuosité de ses tons sourds ponctués de stridences éclatantes. Le catalogue s'organise autour de quatre périodes: le chemin de l'abstraction: Nice-Paris, 1939-1945, l'apogée abstraite: Paris, 1946-1950, le retour à la figuration: Paris, 1951-1953, la lumière du midi, 1953-1955. Chacun de ces ensemble propose une illustration exhaustive et en couleurs de 150 peintures et 60 oeuvres graphiques. Une chronologie, établie par Anna Hiddleston et Anne Malherbe, correspond à chaque période. Elle met en regard l'évolution de l'oeuvre, la vie de l'artiste, ainsi que l'histoire de ses expositions et les réactions de la critique. Cette chronologie est éclairée par un choix de textes, extraits de la correspondance entretenue par Nicolas de Staël avec ses proches (ses amis poètes René Char et Pierre Lecuire, les galeristes Jacques Dubourg et Théodore Schempp, le critique Roger van Gindertaël...) et par une riche iconographie documentaire (notamment des photographies inédites de l'atelier de la rue Gauguet prises du vivant de l'artiste par Antoine Tudal son fils adoptif). Quatre textes signés de Guitimie Maldonado, Anne Malherbe, Germain Viatte et Eliza Rathbone permettront de mieux approcher la personnalité de l'artiste, son oeuvre, la réception de celle-ci en France et à l'étranger. Introductions de Pierre Boulez, Alfred Pacquement et Jean-Paul Ameline. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.

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EAN
9782070767977
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