Le Mont-Saint-Michel d'antan. A travers la carte postale ancienne

Decaëns Henry

HERVE CHOPIN ED

Les grandes heures du Mont-Saint-Michel

Le Mont-Saint-Michel s'appelait à l'origine le mont Tombe. Le culte de l'archange saint Michel y a été introduit en 708 par saint Aubert, évêque d'Avranches, qui a élevé un sanctuaire en son honneur. En 965, le duc de Normandie Richard I"a fait appel à des moines bénédictins de Saint-Wandrille pour assurer la garde du sanctuaire. Ces derniers ont édifié un monastère préroman dont l'église Notre-Dame-sous-Terre est le seul témoignage conservé.

UNE ABBAYE ÉDIFIÉE SUR LA POINTE D'UN ROCHER

Au début du XI" siècle, la communauté comptait une cinquantaine de moines et les pèlerins venus prier l'archange étaient déjà nombreux. Il devint donc nécessaire de concevoir un monastère plus important. Pour implanter sur la pointe du rocher une grande église abbatiale romane en forme de croix latine, les moines durent édifier trois cryptes: l'une pour établir le choeur, les deux autres pour porter les bras du transept; pour soutenir l'extrémité occidentale de la nef, ils se contentèrent de modifier Notre-Dame-sous-Terre. Les travaux s'échelonnèrent de 1023 à 1085.

Des bâtiments ont ensuite été élevés sur le flanc nord du rocher, en contrebas de l'église, afin de loger les moines et d'accueillir les pèlerins. Ils ont été complétés au XIIe siècle, sous l'abbatiat de Robert de Torigni (1154-1186), par des édifices situés à l'ouest et au sud de Notre-Dame-sous-Terre. Cet abbé a exercé un rayonnement intellectuel si grand que l'abbaye a été surnommée la "Cité des livres". Il était ami d'Henri II Plantagenêt, venu trois fois au Mont dont une, en 1158, accompagné du roi de France Louis VIL La communauté était alors composée de 60 moines, chiffre qui n'a jamais été dépassé.

En 1204, des soldats bretons, alliés du roi Philippe Auguste en train de conquérir la Normandie, mirent le feu au Mont; toute une partie de l'abbaye romane disparaît alors. Le roi de France se racheta en faisant un don, ce qui permit de restaurer les bâtiments susceptibles de l'être et d'édifier au nord de l'église, de 1212 à 1228, un bâtiment gothique si beau qu'il a été surnommé la Merveille. Du côté est, il comprend de bas en haut: une aumônerie pour l'accueil des pauvres, une salle des hôtes pour la réception des pèlerins de marque et le réfectoire des moines. À l'ouest se superposent un cellier, où étaient conservés les vivres, la salle des Chevaliers, qui était en réalité la salle de travail des moines, et le cloître.

Puis des édifices abritant les appartements de l'abbé et les services administratifs et judiciaires de l'abbaye complétèrent à l'est et au sud la ceinture de constructions qui entourent l'église.

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9782357201477
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