PENSER LA MELANCOLIE - UNE LECTURE DE GEORGES PEREC

Georges Perec, né en 1936, avait quatre ans quand il a perdu son père, et six ans seulement quand sa mère a été déportée à Auschwitz, et n'en est jamais revenue. Dans tous ses écrits se perçoit la trace de ce manque. Perec n'est pas mélancolique, mais son écriture l'est face à l'absente. Maurice Corcos recherche (et trouve) des traces de cet objet perdu dans l'oeuvre de Perec : portrait de Perec en gardien mélancolique de cimetière...Après avoir développé tout ce que recèle de crypté la musicalité de l'écriture perecquienne, Maurice Corcos s'attarde sur le texte le moins étudié de Perec, Cantatrix sopranica. Comme il le montre brillamment, la cantatrice est une image maternelle, et c'est un duo entre la mère et l'enfant qui se trouve mis en scène dans ce pastiche plein d'humour.Outre les perecquiens, cette analyse intéressera un public cultivé car c'est une étude vivante et vibrante. Une étude très éclairante, aussi, sur les ressorts de l'écriture chez un auteur qui a construit une oeuvre d'une grande unité et d'une grande puissance d'évocation autour d'une absence ou, mieux, d'une absente.