Nos années Récré A2 (1978-1988)

Carletti Sébastien

FLAMMARION







Extrait



Avant-propos

Récré A2 les autres émissions jeunesse des années évoquées dans ces pages sont profondément liées à la volonté de femmes et d'hommes de télévision passionnés par ce médium et ses perspectives et fortement attachés à la notion de service public. Parmi eux, il y a bien sûr Christophe Izard, producteur de L'île aux enfants et des Visiteurs du mercredi pour TF1, la discrète Hélène Fatou, pour FR3 jeunesse... mais c'est Jacqueline Joubert qui a considérablement marqué cette époque.
D'abord speakerine, son charme, sa diction parfaite et sa beauté associés à son «faites de beaux rêves» vont rester dans les esprits. C'est une femme de caractère, alliant modernité et classicisme. Avant les autres, elle ose arborer les cheveux courts et porter le pantalon. Avec son aventurier de mari, Georges de Caunes, ils forment le premier couple glamour du petit écran, presque en toute simplicité. C'est en 1972, après deux ans d'attente aux variétés, qu'elle se voit enfin confier la responsabilité du département jeunesse de l'ORTF. À cette période, elle découvre celle qu'elle va baptiser Dorothée, à qui elle trouve deux qualités fondamentales pour ce métier : la photogénie et le «parler vrai», pour reprendre ses termes. La future star fait ses premières armes dans Les Mercredis de la jeunesse, avec à ses côtés la marionnette Blablatus. Après l'éclatement de l'ORTF, Jacqueline Joubert se voit contrainte de retourner s'occuper à nouveau des variétés d'Antenne 2, pour ensuite revenir à la jeunesse, où elle créera Récré A2. Nourrissant un profond respect pour les enfants, sa préoccupation est d'ouvrir leur horizon autant que de développer leur imaginaire, en évitant absolument de s'adresser à eux en les infantilisant. De même, elle souhaite que tous puissent se retrouver dans son émission, même ceux qui s'intéressent à des sujets a priori peu populaires dans les cours de récréation. Elle teste assez souvent les nouveaux concepts auprès de sa petite-fille Emma. Au fil des saisons, c'est une «chaîne dans la chaîne» qu'elle assemble, parvenant - non sans en tirer une certaine fierté - à financer des créations françaises. Comme une marraine aimante des années 1960 peut accepter d'acheter une Barbie à sa filleule, alors qu'elle juge sa plastique inappropriée, elle cède aux envies et goûts de la jeunesse de l'époque, nourrie aux pionniers que furent Goldorak et Candy. En interrogeant ceux qui l'ont connue, un qualificatif qui se fait rare de nos jours revient régulièrement : «grandedame».
En termes de généalogie, cette grande dame a deux petits-enfants, qu'elle a couverts de toute l'affection d'une grand-mère. En termes de transmission, elle en a des millions...



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EAN
9782081301559
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