Nietzsche et l'affectologie. Pour une éthique des affects

Bilate Danilo - Binoche Bertrand

L'HARMATTAN

Nietzsche est mort et c'est à nous à le faire vivre. Cet usage du texte n'est pas un retour à ce que Deleuze professait superbement : pour ce dernier, faire un enfant dans le dos (de Kant, de Bergson, voire de Nietzsche, même si Deleuze affirmait qu'avec ce dernier c'était l'inverse), c'était à la fois utiliser l'auteur pour lui faire dire ce qu'il n'avait explicitement pas dit, mais qui pouvait présenter un intérêt spéculatif, et, en même temps, dissimuler cet écart. De fait, Deleuze disait "nous" ou "on", amalgamant ainsi sous le même pronom le commenté et le commentateur. Danilo Bilate, au contraire, revendique l'écart et le souligne tout au long de sa démonstration, rappelant ainsi sans cesse au lecteur que, s'il veut faire un enfant à Nietzsche, et si l'on nous permet de filer scabreusement la métaphore, c'est par-devant ! Du même coup, là où Deleuze méprisait ouvertement toute philologie (jusqu'à ne pas même préciser les traductions utilisées), Danilo Bilate accorde à la terminologie nietzschéenne la plus grande attention. On interroge les textes pour ce qu'ils disent – car ils disent tout de même quelque chose par eux-mêmes si on veut bien les écouter. L'enfant qu'il s'agit de faire à Nietzsche en les écoutant est une éthique. Bertrand Binoche
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EAN
9782343072517
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