L'Enfant qui meurt. Motif avec variations
Extrait de l'introduction de Georges BanuL'ENFANT QUI MEURT: TRAUMATISME PERSONNEL ET SYMBOLIQUE COLLECTIVEUn motif et l'architecture de son développementA l'origine de ce livre, une intuition: la mort de l'enfant comme motif récurrent. À force de revenir, il finit par se constituer en centre rayonnant, en thème avec variations, pour emprunter un terme musical. Le noyau s'organise autour d'un personnage, l'enfant, défini toujours par son âge, sans identité propre ni biographie fournie, enfant voué à la mort, par meurtre ou accident. Il est soit rattaché, par des liens de sang, à une cellule familiale, soit impliqué, malgré lui, dans le champ du politique. La mort de l'enfant, par-delà tout ce qu'elle procure comme désarroi et deuils personnels, cristallise un rapport au monde, révèle des stratégies de pouvoir, concentre les peurs d'une époque. C'est dans cette perspective que nous l'approchons ici, convaincus du bien fondé de ce constat: par-delà l'intime, la mort de l'enfant, à force de traverser l'histoire du théâtre, s'érige en motif aux constellations multiples qui, selon les époques, a connu des priorités de sens successives. Les motivations de sa présence diffèrent selon les moments de l'histoire et la place accordée à l'enfant dans une société donnée, mais, régulièrement, pendant la durée d'un créneau de temps, plus ou moins long, malgré la diversité des auteurs, des constantes se dégagent. Cela explique pourquoi «la mort de l'enfant» peut parfois prendre le sens d'un symptôme diffus, révélateur secret du Zeitgeist, l'esprit du temps, avec tout ce qu'il comporte comme crainte et relation aux valeurs propres à une époque. À travers «la mort» de l'enfant nous pouvons, grâce à l'effort d'interprétation fourni ici, déceler certaines de ses données. Dans «la mort de l'enfant» se donne à lire la relation qu'entretient une société à sa régénération possible et à ses perspectives d'avenir.Une fois que ma proposition première fut acceptée, elle a connu des développements et des découvertes grâce aux travaux de l'équipe de recherche doctorale que j'ai dirigée et qui réunit des enseignants-chercheurs aussi bien que des gens de théâtre. Par sa dimension collective même, elle a assuré l'extension du champ qui a entraîné des excursions dans le temps et l'espace nous permettant d'aller de l'Antiquité à l'Orient, de plonger dans les périodes de transition ou de se confronter aux interrogations de l'extrême contemporain. Malgré cela nous n'envisageons pas une improbable exhaustivité - il y aura toujours un titre ou un auteur oublié - mais nous pouvons nous reconnaître le mérite d'avoir exploré le territoire du théâtre dans son ensemble et ainsi, d'avoir dégagé, les variantes emblématiques de «la mort de l'enfant». L'absence d'un nom ou d'une oeuvre n'affecte pas l'architecture globale qui, elle, met en évidence les grandes lignes de force. Les exemples particuliers qui, par hasard, peuvent faire défaut, se rattachent forcément aux différentes catégories de ce tronc commun dont nous proposons maintenant l'organisation et tentons l'interprétation. C'est d'une lisibilité mise à nu qu'il s'agit, d'un désir de perspective large, d'un optimisme du sens, dégagés à partir des oeuvres visitées, bref d'un éclaircissement de ce scandale que restera toujours «la mort d'un enfant».
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EAN
9782355391170
Caractéristiques
| EAN | 9782355391170 |
|---|---|
| Titre | L'Enfant qui meurt. Motif avec variations |
| Auteur | Banu Georges ; Ansart Isabelle ; Perruchon Véroniq |
| Editeur | ENTRETEMPS ED |
| Largeur | 154mm |
| Poids | 465gr |
| Date de parution | 15/05/2010 |
| Nombre de pages | 318 |
| Emprunter ce livre | Vente uniquement |


