Vers l'an mil, les fils de Tancrède de Hauteville, un obscur noble du Cotentin, quittent, comme tous les jeunes chevaliers de l'époque, le domaine familial en quête de terres et de butin. Destination : l'Italie du Sud, réputée pour ses richesses. C'est le début d'une extraordinaire aventure. Profitant de l'imbroglio politique de la péninsule où s'affrontent et rivalisent les plus grandes puissances de l'époque, ces conquérants partis de rien vont rapidement se tailler de vastes principautés. Un règne couronne cette entreprise : celui de Roger II qui va donner forme et éclat à l'?uvre de ses ancêtres. Ayant placé sous son autorité toutes les possessions normandes, celui-ci obtient de l'antipape Anaclet le couronnement royal en 1130. Il devient ainsi le premier roi normand de Sicile. Chef de guerre avide de conquêtes et de puissance, il multiplie les raids en Grèce et en Afrique. Homme d'état soucieux de la stabilité de son royaume, il met en place une monumentale ?uvre législatrice (les assises d'Ariano) qui renforce le pouvoir royal face à des vassaux prompts à se rebeller. Homme de culture, il fait de son royaume un creuset de civilisation où se mêlent les influences grecques, arabes et occidentales.
Puisant dans les chroniques de l'époque, Pierre Aubé nous fait le récit circonstancié de ce règne, qui fit des Normands en Méditerranée des souverains à l'égal des empereurs. --Gaëtane Guillo