Derrière la porte

Aujourd’hui, j’ai quarante-quatre ans. Ma vie n’a été faite que de méchanceté, d’embûches, de drames, de violences physiques et psychiques. Je me suis sentie trop souvent seule, malheureuse et abandonnée. J’ai vécu mes plus belles années avec mes grands-parents, même si quelques autres ont été positives. Ma vie n’est plus rien, je ne la considère plus comme utile. Beaucoup ne comprendront pas ma décision, ils seront sans doute en colère, mais je leur demande d’essayer de se mettre à ma place. Je ne veux pas rester souffrir ici, c’est devenu trop dur et insupportable pour moi. Ma mère a commencé par me briser, le sort s’est chargé de finir ma destruction. Si j’avais eu la force et la chance de partir quand je subissais ses coups, j’aurais été moins malheureuse et soulagée. L’issue n’est pas toujours celle que l’on croit, ni celle que l’on accepte. Lorsque tout votre corps vous lâche ainsi que votre tête, vous n’êtes plus rien. Sous l’emprise d’une vie de traumatismes insurmontables, je ne demande pas de pardon, je demande simplement qu’on essaie de me comprendre.