Le cahier de moleskine noire du délateur Mikhaïl

Lépront Catherine

SEUIL

C'est un face-à-face entre le narrateur et son délateur, Alexandre Fomine, qui l'a envoyé quinze années dans un camp, quelque part en Sibérie. Entre eux, le poids de la culpabilité, du remords. Longtemps, Fomine, "sans franchir le moindre échelon dans la hiérarchie des agents de pouvoir', a fait son travail de délateur. Son portrait ouvre la seconde partie du texte, récit terrifiant des années de goulag. On y trouve là un détenu d'origine italienne, Ottavio Manucchi, à la recherche de son propre délateur, Mikhaïl, muni d'un cahier de moleskine noire, dans lequel tout est consigné ; un démographe ukrainien, passionné par le chiffre ; un physicien, expert en explosifs. Il ne s'agit pas d'une mise en scène du goulag mais du rapport entre les êtres, articulé autour de la figure d'Ottavio dans sa quête absurde, ahurissante et obsessionnelle de ce cahier de moleskine noire.

Ce qui importe pour Catherine Lépront ce sont les relations entre les hommes dans un régime ou une société totalitaire. Tout ce qu'il y a de dérisoire et de ridicule, d'horreurs et de fraternité aussi.

Avec ce récit halluciné, bâti sur le mode de la répétition, de variations en variations, Catherine Lépront dénonce la folie des hommes, poursuivant ainsi son oeuvre personnelle du côté de la justice ou plutôt face à l'injustice, face à l'innommable.

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EAN
9782020372152
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