CAMARADERIE

Rémy Matthieu

OLIVIER

Et l'on a parlé d'Etienne Levet

Ses doigts ont reconnu la clef de la porte d'entrée dans le trousseau où s'entrechoquent celle du verrou - qu'il ne ferme jamais -, celles du campus, celles de son ancien appartement qu'il n'a jamais détachées et celle du studio de Marie, dont il s'est séparé il y a six mois. Sans regarder à ce qu'il fait, parce qu'ils s'embrassent impétueusement, il arrive pourtant à la tourner dans la serrure, fermée à double tour selon les recommandations des agents d'assurances. Quand il fait pivoter la poignée de droite à gauche - elle est inversée - et qu'il risque un pied à l'intérieur du couloir d'entrée, il heurte la barre de seuil en aluminium, déjà déformée par diverses trébucheries, et vacille, victime du poids qui s'exerce sans mesure sur lui. Ils tombent, sans pour autant se faire mal, la chute étant amortie par les couches de vêtements chauds qui les emmitouflent en ce janvier cinglant, et atterrissent sur le linoléum dans une obscurité à peine trouée par la rémanence des éclairages de Noël, que la municipalité s'obstine à ne décrocher chaque année qu'en troisième semaine du mois.
Ils s'arrêteraient et ça gâcherait tout, c'est sûr. Alors ils poursuivent à terre, défont leurs épais manteaux et rampent en glissant dessus, tout en continuant à se rouler d'avides et expertes pelles. Dans l'escalier, il a dégrafé son soutien-gorge et elle lui a détaché sa ceinture, si bien que, une fois la braguette du jean déboutonnée, elle promène à présent sa main sur son slip, tandis qu'il poursuit le calme pelotage de ses seins, pressant alternativement l'un et l'autre de sa main droite, la gauche se diffusant le long de sa nuque à elle. La progression est lente et malhabile mais ils y sont presque: fin du couloir, on tourne à gauche et c'est la porte de la chambre à coucher. Là, il la hisse sur le lit - ils s'embrassent toujours, ne surtout pas parler - et il retire le chemisier, le top en dessous et le reste: malaxer, toujours, et en même temps caresser. En s'aidant seulement de ses talons, elle réussit à enlever ses chaussures, qui tombent sur le parquet - klong - et pousse un léger soupir avant de lui descendre son jean, son slip, tout ça jusqu'au bas des fesses. C'est dans cette posture un peu ridicule, avec le manche qui sort à 15 ou 105 degrés selon ce qu'on prend comme repère, qu'il s'attaque à son pantalon à elle, le déboutonne puis descend la fermeture et embarque le sous-vêtement avec. Chaussettes: il pivote complètement, il est au-dessus d'elle et il les lui ôte soigneusement, de peur de lui faire mal, alors qu'elle avance sa bouche vers la bite qui s'est soudain retrouvée devant son nez. Elle est nue, elle n'a plus rien sur elle, elle est chez lui quelle ne connaît pas, presque pas. Elle dit va chercher ce qu'il faut et il obtempère, en profite pour se déshabiller totalement, puis reparaît dans la chambre avec toujours le manche en l'air mais maintenant à environ 35 degrés du ventre. Il va s'étendre à côté d'elle, l'embrasser encore, caresser ses cuisses et son sexe pour y mettre les doigts, puis lécher, glisser sa langue jusqu'à ce qu'elle dise viens là d'abord. Et dès qu'il sera fiché en elle, elle va gémir et demander à ce qu'il y aille plus fort, pour finir par lui suggérer une sodomie, parce qu'elle a vraiment besoin d'un truc un peu bourrin.

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EAN
9782823600100
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