La reine Alice

Flem Lydia

SEUIL

Le bilan de l'économie française 2010

L'âge moyen à la maternité atteint 30 ans
Population et sociétés
Gilles Pison
La crise économique n'a pas constitué en France un frein à la fécondité. Celle-ci est en effet restée élevée en 2009 avec 1,98 enfant en moyenne par femme contre 1,99 en 2008. Le recul de l'âge à la maternité se poursuit: les femmes ayant accouché en 2009 avaient 30 ans en moyenne contre moins de 27 ans pour leurs mères trente ans auparavant. Ce phénomène est général dans les pays développés. En Europe, ce sont les Pays-Bas qui connaissent la fécondité la plus tardive - les mères ont 31,1 ans en moyenne - et le Royaume-Uni la plus précoce avec un âge moyen de 29,3 ans.

Un recul record de l'emploi
Analyses
DARES
Le taux de chômage a atteint, au quatrième trimestre 2009, 9,5 % de la population active, contre 7,2 % au premier trimestre 2008. Toutes les tranches d'âge ont été concernées mais plus particulièrement les jeunes de 15-24 ans (+ 6,6 points entre début 2008 et fin 2009) qui sont traditionnellement plus sensibles à une hausse du chômage. L'emploi s'est, en parallèle, fortement contracté. Les pertes d'emplois, les plus importantes depuis 1992, ont été plus nombreuses dans le secteur marchand non agricole (- 337 000 postes) et pour les hommes, plus présents dans les secteurs touchés par la crise (industrie, construction, intérim). Si le secteur tertiaire marchand (hors intérim) a été le principal moteur du dynamisme de l'emploi en 2006 et 2007, il a, à son tour, en 2009, enregistré des destructions nettes d'emplois (- 102 000).

Une récession sans précédent depuis l'Après-guerre
INSEE Première
Guillaume Houriez, Valdimir Passeron et Adrien Perret
En 2009, la France a connu la récession la plus importante depuis l'Après-guerre. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 2,6 % en moyenne annuelle, après + 0,2 % en 2008 et + 2,4 % en 2007. La demande des entreprises a chuté en raison à la fois d'une baisse de leurs investissements et d'un déstockage massif tout au long de l'année. Les échanges extérieurs se sont également fortement contractés. En revanche, la consommation des ménages a bien résisté, tandis que celle des administrations publiques a augmenté sous l'effet des mesures du plan de relance. Quant au taux de marge des sociétés non financières, il enregistre une baisse importante. La valeur ajoutée des sociétés financières rebondit, elle, nettement: + 9,1 % en 2009 après - 0,3 % l'année précédente.

En 2010, le pouvoir d'achat des ménages en baisse malgré des revenus en hausse
Note de conjoncture
INSEE
En 2010, compte tenu du net redressement des revenus d'activité, la croissance du revenu disponible brut (RDB) des ménages devrait accélérer (+ 2,5 % après 1 %). En revanche, la variation du pouvoir d'achat ne sera que de + 1,1 % (après 1,6 %) - résultat du rebond des prix à la consommation (+ 1,3 % après - 0,6 %). La consommation des ménages a pâti au premier semestre 2010 du contrecoup de la prime à la casse, mais elle devrait se redresser ensuite (+ 0,3 % au troisième et quatrième trimestres). Dans la mesure où les gains du pouvoir d'achat sont confrontés au niveau élevé du chômage et à la remontée de l'inflation, une partie seulement sera affectée à l'épargne.

Le déficit des échanges de biens se creuse
Balance des paiements et position extérieure de la France
Banque de France
En 2009, le déficit des échanges de biens a atteint - 44,6 milliards d'euros en raison d'un recul historique de leur commerce. Si les biens d'équipement et intermédiaires ont été les plus touchés, les produits pharmaceutiques, agroalimentaires et l'aéronautique ont mieux résisté car ces secteurs sont généralement moins exposés en France qu'en Allemagne ou qu'au Japon. L'excédent des échanges extérieurs de services s'est replié pour atteindre 11 milliards d'euros contre 17,2 milliards en 2008 avec une diminution de l'excédent des échanges de services de voyages (tourisme) et de transport. En matière d'investissements directs à l'étranger (IDE), les investissements des entreprises françaises fléchissent légèrement tandis que les IDE en France se stabilisent. Mais ces flux pourraient être surestimés compte tenu de la part quý prennent les "autres opérations", c'est-à-dire les investissements intra-groupes, qui atteignent 67 % du total.

Chute historique des échanges
Le Chiffre du commerce extérieur
DGDDI
En 2009, les échanges ont en moyenne fortement chuté. La France a enregistré en la matière la baisse la plus prononcée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. A l'exception du secteur pharmaceutique, tous les produits ont été touchés. L'industrie automobile et les biens intermédiaires ont été les plus affectés. Au troisième trimestre, une légère reprise s'est amorcée en raison notamment des dispositifs de primes à la casse institués dans le secteur automobile. La réduction du déficit, qui revient à - 43 milliards d'euros, après - 55,1 milliards en 2008, s'explique par l'allègement de la facture énergétique, lié au repli du prix du pétrole.

Un déficit public encore aggravé et largement structurel
Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques
Cour des comptes
Le déficit public a atteint 7,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009 (en hausse de 4,2 points). Cette hausse s'explique principalement par les effets de la crise, les mesures de relance et une croissance trop forte des dépenses publiques hors plan de relance. La majeure partie de ce déficit est structurelle: 5 %, après 3,7 % en 2008. Ce niveau situe la France au-dessus de la moyenne des autres pays européens en 2009. Du fait du déficit, mais aussi des prêts accordés par l'Etat, la dette publique a augmenté de 10,6 points pour atteindre 78,1 % du PIB fin 2009; soit presque 1 500 milliards d'euros ou 57 000 euros par personne employée. Quel que soit le référentiel comptable retenu, c'est l'Etat qui a enregistré la plus forte dégradation de ses résultats, notamment du fait de la chute de ses recettes fiscales pendant la crise.

Egalement dans ce numéro

ECONOMIES ETRANGERES
Chine: modes de vie et de consommation au XXIe siècle
Accomex
Dominique Desjeux
En Chine, la forte croissance de l'économie a entraîné une évolution rapide des modes de vie et de la consommation. L'auteur, sociologue et anthropologue, rappelle les principales caractéristiques de la société chinoise contemporaine. Si la part de l'épargne dans les revenus des ménages reste très élevée (60 %), la consommation augmente fortement - surtout en ville où la classe moyenne croît rapidement - et semble suivre une évolution proche de celle qu'a connue l'Europe après 1945. Au développement de l'infrastructure et de la mobilité s'ajoute désormais celui des marchés de l'aménagement intérieur des logements et du bricolage ainsi que des biens et services liés au corps (soins, alimentation, vêtements).



Quand la vie bascule de l?autre côté du miroir?Après sa trilogie, traduite en une dizaine de langues, saluée comme un haut lieu de l?autofiction, Lydia Flem nous offre un roman qui a l?élégance de parler de choses graves avec tendresse et humour. Hommage discret à Lewis Carroll, l?héroïne de ce livre traverse réellement le Miroir lorsqu?elle se découvre un cancer. Dans le laboratoire du Grand Chimiste et le service de Lady Cobalt, elle est entourée d?objets magiques et de personnages extravagants: la Licorne, Cherubino Balbozar, la Fée-praline, le Grincheux, le Docteur H, les Contrôleurs, la Plume, l?Attrape-lumière, etc. Persécutée par les uns, protégée par les autres, la dame aux turbans traverse les épreuves et devient finalement La Reine Alice. D?une puissante intensité littéraire, ce roman, qui invente une langue pour dire le désarroi qui peut mordre tout un chacun à un moment de son existence, se lit d?une traite. Entre rires et larmes.

19,80 €
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EAN
9782021028195
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