Nouvelles fraîches

BRÈVES INTERNATIONALES

Poésie dangereuse: en Turquie, le pianiste Fazil Say a eu le tort d'utiliser son compte Twitter pour citer des vers du poète et mathématicien persan Omar Khayyam. Il risque à présent un an de prison pour «atteinte aux valeurs religieuses». Les vers en question, qui moquaient avec humour une conception naïve de la religion, datent du XIe siècle.

Curieuse mode dans le quartier Mea Shearim de Jérusalem: on croise de plus en plus d'hommes ultra-orthodoxes portant des lunettes aux verres recouverts d'un autocollant peu transparent, afin de mal voir les affiches publicitaires où risquent de figurer des images de femmes peu vêtues.

«Peu importe le nom du dirigeant pourvu que ce ne soit pas le vôtre», conseille un expert aux entrepreneurs désireux de placer l'argent de leur entreprise dans un paradis fiscal. Moyennant quoi, on apprend que Erik Vanagels, clochard à Riga, serait à la tête de douze sociétés domiciliées dans divers pays accueillants.

La presse italienne révèle que le président d'une région du Mezzogiorno compte autant de collaborateurs que le président des États-Unis, et que la présidente d'une région du Nord est mieux payée que le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. Pendant ce temps, faute d'entretien, les vestiges de Pompéi se délabrent rapidement. Tout va bien.

Officiel: il existe autant librairies dans le seul Quartier latin, à Paris, que dans tout Manhattan, et autant de librairies en France que dans l'immensité du territoire des USA.

LORS QUE DIEU NOUS VIENNE EN AIDE

Au coeur de la ville déchirée par les combats fratricides, les scrupules de conscience existent encore. Mais comment les assumer?

Bilal avait entendu le bruit de leurs rangers dans les escaliers, et il ne manifesta aucune surprise quand les deux hommes entrèrent dans la pièce froide et carrelée où il se tenait. Ils portaient des pantalons de camouflage, et les grosses vestes de treillis où ils s'emmitouflaient laissaient voir, par une échancrure, des sweat-shirts publicitaires. Ils ne s'étaient pas rasés depuis plusieurs jours, et ils avaient l'allure de ce qu'ils étaient: des combattants clandestins. Bilal plongea les doigts dans son bol de foui, avala une bouchée, reposa son bol.
Une rafale de mitrailleuse lourde retentit du côté de la vieille ville.
L'un des deux hommes appuya contre le mur le fusil d'assaut qu'il portait en bandoulière et s'accroupit en face de Bilal. L'autre l'imita et posa sa mitraillette Stein à côté du fusil. Aucune de ces deux armes n'était récente, et ils les avaient manipulées en évitant de les traiter avec la brutalité désinvolte des soldats bien équipés.

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