Du risque de philosopher. L'enseignement philosophique en question

L'école doit s'adapter à son monde, cela ne peut-être autrement. Comment, est une autre affaire. Quelle est la place de la philosophie dans l'enseignement, est encore une autre question. Dans quelle mesure les exigences d'une éducation de masse permettent-elles l'exercice d'un enseignement philosophique ? Prescrire les éléments d'une culture commune minimale rend difficile, concrètement, de philosopher dans cette école. Le différend n'est pas exagéré. L'uniformisation appliquée aux corps et aux esprits est intrinsèquement en contradiction avec l'activité philosophique. Le crédit de celle-ci ne repose-t-il pas, justement sur sa capacité de prendre à rebrousse poil cette immersion de l'individu ? En faisant apparaître le risque de la singularité, d'une pensée autonome, la philosophie n'est-elle pas, paradoxalement, garante d'une démocratisation réelle ?