Les voyages et l'ancrage. Représentation de l'espace insulaire à l'Âge classique et aux Lumières, 16

A travers les trois principaux genres que sont le récit de voyage, l'utopie et la robinsonnade, le présent ouvrage retrace l'évolution du thème de l'île tel qu'il se constitue, essentiellement autour de Robinson Crusoé, dans la culture européenne des 17e et 18e siècles. L'île est d'abord examinée sous l'angle de son insularité géographique. Mers, déserts, rivages, grottes, montagnes, jardins, forêts... sont autant d'éléments du paysage heureux ou malheureux de l'île. Une fois reconnu l'espace, l'attention est ensuite portée à sa représentation symbolique. L'image de l'île l'emporte en effet sur sa réalité. Cet imaginaire construit une psychologie (le désir de l'île), une idéologie (le mythe de l'île). Un système de valeurs très cohérent s'organise autour de stéréotypes qui sont à leur tour analysés. Pour finir, espace et texte sont mis en relation. Le récit d'île se caractérise par un effort pour faire se correspondre l'espace et le temps. Lieu d'un paysage, symbole d'une pensée ou moment d'une histoire, l'île fait partie d'une géographie culturelle par rapport à laquelle voyage et enracinement s'affrontent.