Petit Hector apprend la vie

Lelord François

JACOB

Il était une fois un petit garçon nommé Hector.
Comme il avait aussi un papa nommé Hector, en famille on l'appelait souvent «Petit Hector». Ça aurait pu l'énerver, mais non, en fait, car sa maman et son papa avaient commencé à l'appeler comme ça quand il était bébé; donc, il s'était habitué.
Quand même, appeler un enfant du même nom que son papa et en plus mettre «petit» devant, est-ce que ça ne peut pas lui poser des problèmes plus tard et lui donner des complexes et des envies de faire tout comme lui ou bien au contraire tout l'inverse et peut-être de grosses bêtises? Ses parents n'auraient-ils pas mieux fait de demander un avis à un psychiatre avant de choisir le prénom?
Eh bien non, parce que le papa de Petit Hector, il était psychiatre, justement! Et les psychiatres ne demandent jamais leur avis à leurs confrères sur la manière d'élever leurs enfants; ils n'ont pas forcément confiance dans leurs réponses.
Psychiatre, c'est un beau métier, mais, le soir, vous ne pouvez pas tout raconter de votre journée à votre famille, seulement un peu, quand les gens vous ont dit des choses vraiment intéressantes; c'est ce qu'on appelle le respect du secret professionnel, ou plutôt, comme disait le papa de Petit Hector, le respect de la trahison du secret professionnel.
Petit Hector était fier de son papa, d'abord parce qu'il était docteur et il savait que c'était très difficile de devenir docteur, et aussi parce qu'il avait toujours l'air calme, un peu comme s'il était le plus fort du monde et qu'il n'avait jamais besoin de s'énerver.
La maman de Petit Hector s'appelait Clara, et il trouvait aussi qu'il avait la meilleure maman du monde. Souvent, quand elle rentrait plus tôt de son bureau, Petit Hector et sa maman se retrouvaient tous les deux seuls à la maison et avaient de grandes conversations. Il lui racontait ce qui lui était arrivé à l'école, et sa maman l'écoutait toujours. Quand il racontait qu'il avait été gentil avec un camarade dont les autres se moquaient ou qu'il avait bien répondu en classe, elle lui disait: «Bravo, Petit Hector» et elle lui donnait de petits baisers. Souvent aussi, elle lui en faisait sans aucune raison, en murmurant: «Mon Petit Hector.» Donc, Petit Hector se sentait très heureux.

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EAN
9782738128454
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