Simples mortels

La Genardière Philippe de

ACTES SUD

Au tournant du millénaire, la dislocation d'une famille ordinaire dans la débâcle de l'humanisme occidental.

Pour raconter les dix années que nous venons de vivre, Philippe de la Genardière a donné une dimension individuelle et collective à son roman. Voici donc l'histoire de Flore et de Joël, de leurs enfants Fred et Lou : une famille des plus ordinaire travaillée par d'inexprimables fractures, un noyau dur qui silencieusement implose, dont de soudains affrontements vont révéler la dislocation, projetant chacun à l'extrême de soi et des autres. En contrechamp de leurs drames individuels, le monde aborde un nouveau millénaire. Ils le voudraient plein de promesses, riche d'ils ne savent quelle révélation, quelle revanche et quel apaisement. Mais, comme en écho à cette attente, sur l'écran des "lendemains qui chantent", l'auteur projette l'ombre effective de notre époque : sismogramme d'une société sous perfusion télévisuelle, droguée de cyber-réalité, saturée d'images et d'illusions informatives auxquelles, par une voix off d'un laconisme mimétique et moqueur, il oppose l'état des lieux de la dernière décennie - guerres, épidémies, calamités de toute nature - comme autant de spasmes de la décadence occidentale.

C'est sans doute le Temps qui est le véritable sujet de ce livre. Un temps qui bat la mesure de la loi humaine, nourrit l'antagonisme obscur des générations, ordonne le cycle charnel des espérances et des défaites, des désirs, des renoncements - mouvement que manifeste une écriture circulaire, itérative et obsédante, par laquelle Philippe de la Genardière semble dire à ses personnages ce qu'ils ne parviennent pas à s'avouer, pour mieux les amener à entrevoir, dans une catharsis bouleversante, l'éclat d'une parole nue et vraie, le mirage d'une rédemption magnifique, qui les rendrait enfin à la pureté des commencements.

Roman spéculatif sur les avatars de l'humanisme, sur les pulsions fondatrices et la rémanence de l'instinct, Simples mortels nous met sous les yeux un somptueux tableau primitif de notre postmodernité.

Philippe de la Genardière est né en 1949 à Salon-de-Provence. Après un séjour au Moyen-Orient (1974-1976), il entre comme lecteur dans une maison d'édition et collabore à diverses revues (Digraphe, La Quinzaine littéraire). Il est pensionnaire de la Villa Médicis de 1984 à 1986. Il a publié Battue (Flammarion, 1979), La Nuit de l'encrier (Flammarion, 1981), Naître (Flammarion, 1983), Le Roman de la communauté (Flammarion, 1987), Scène primitive (Payot, 1989), Legs (Stock, 1991). Chez Actes Sud, il a publié Morbidezza (1994 et Babel n° 569), Legs (Babel n° 223), Gazo (1996), Le Tombeau de Samson (1998), Simples mortels (2003).

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EAN
9782742762682
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