L'homme qui ne savait pas dire non

Joncour Serge

J'AI LU

Serge Joncour ne se contente pas de rédiger une petite fable souriante dont le héros serait un pauvre type, il plonge dans l'histoire des hommes, dans l'évolution des espèces depuis le cri primal, tel un ethnologue fougueux et inspiré. A travers cette maladie du langage, il se met à dénoncer une société de l'acquiescement, un univers où chacun doit avoir l'air heureux, satisfait, en pleine forme pour mieux oublier la mort...
Dans ce nouveau texte, il est à la fois déchirant et mutin, incisif et morbide, jusqu'à la dernière ligne, ultime pirouette, aussi dérisoire que son antihéros et - finalement - tragique. (Christine Ferniot - Lire, septembre 2009 )
«L'homme qui ne savait pas dire non» est physiquement et mentalement incapable de prononcer l'adverbe de négation. Tout à fait le genre de gars, se dit le lecteur in petto, qu'on va retrouver posant du carrelage le week-end chez un collègue de bureau. Le con (et c'est bien ce qui arrivera, vous verrez)....
La gloire de Beaujour irradie bientôt jusque dans les ateliers d'écriture. Et celle de Joncour est de nous livrer un conte philosophique ravageur, sardonique et d'une constante drôlerie, un coup de balai voltairien sur notre époque de béni- oui-oui. L'homme endormi de Perec, qui s'exerçait à l'indifférence, avait déjà observé: «Quelle merveilleuse invention que l'homme! Il peut souffler dans ses mains pour les ré chauffer et souffler sur sa soupe pour la refroidir.» Joncour, lui, souffle le chaud et le froid sur la société de toutes les hypocrisies: qui dirait non à pareil roman? (Jean-Louis Ezine - Le Nouvel Observateur du 1er octobre 2009 )
Membre de l'Oulipo, club de lettrés goguenards, bambocheurs de mots qui s'imposent des contraintes de forme, complice de la radiophonique «Des Papous dans la tête», Serge Joncour a relevé un nouveau défi littéraire. Voici l'histoire d'un homme incapable de dire non, pris dans l'impossibilité du refus, du renoncement et de la désapprobation. Un récit aux parfums de conte et que n'aurait pas désavoué Italo Calvino...
Comme dans Combien de fois je t'aime, Joncour nous livre son regard d'une belle acuité, mélangeant les tonalités (tour à tour grave, léger, tonitruant, acerbe, cocasse, poétique...). Une façon de rappeler l'exhortation de Baudelaire: le droit pour chacun de partir et de dire non! (Thierry Clermont - Le Figaro du 5 novembre 2009 )

6,20 €
Disponible sur commande
EAN
9782290023969
Image non contractuelle