L'angoisse de penser

Grossman Evelyne

MINUIT

Qui n'a, au moins une fois, rencontré l'angoisse? Palpitations, boule au creux de l'estomac, souffle coupé, malaise qui enfle sourdement... L'angoisse est une "ventouse posée sur l'âme", disait Antonin Artaud. Est-elle la voie obligée d'entrée dans l'écriture: l'impouvoir qu'explorèrent Blanchot et Derrida, le vertige du "comment commencer" qu'évoquent Beckett ou Foucault, "l'expérience abjecte" de la psychanalyse selon Lacan, le grouillement informe de l'être pour Levinas? La pensée est-elle une figure de l'angoisse?. L'angoisse dont il s'agit ici n'a pas la familiarité de nos peurs intimes, aussi violentes soient-elles. Ce sont pourtant ces mêmes territoires qu'explorèrent nombre d'écrivains et philosophes du XXe siècle. Tous disent la formidable puissance de création gisant au c?ur de la négativité anxieuse: déconstruction (Derrida), dés?uvrement, désastre (Blanchot), dédit (Levinas), décréation (Beckett), litanie des "il n'y a pas de..." chez Lacan, fin de l'homme pour Foucault. L'angoisse de penser désignerait alors cette expérience d'écriture - tantôt jubilatoire, tantôt affolante -, dans laquelle Je pense hors de Moi

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EAN
9782707320308
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