LE ROMAN DU MARIAGE

EUGENIDES JEFFREY

OLIVIER

Après son prix Pulitzer en 2003 pour Middlesex, il savait qu'on l'attendrait, qu'on serait sans indulgence...
C'est la complexité, voire l'impossibilité des relations qui font la réussite de ce Roman du mariage. Et aussi sa manière de prolonger, différemment, la réflexion sur l'identité et ses incertitudes entreprise dans Middlesex. Ainsi que la subtilité de la construction, et l'humour constant de l'auteur, qu'on avait tant aimé déjà dans l'épopée de Middlesex. (Josyane Savigneau - Le Monde du 3 janvier 2013 )
Mais, comme souvent avec Eugenides, rien n'est jamais aussi simple qu'il n'y paraît. Tout est source de questionnement et d'espoirs - souvent déçus -, avec une prose exigeante, magistrale et précise qui met à nu chaque émotion. Lui, qui confirme ici comment la littérature peut changer la vie de tous, dit «qu'il n'a peut-être pas encore tout à fait grandi», quand il tente d'expliquer comment il se rappelle parfaitement tous les sentiments qui étaient les siens à cette période. C'est peut-être pour cela qu'au début du livre il a choisi de citer à la fois François de La Rochefoucauld et une chanson des Talking Heads pour nous entraîner dans son aventure. (Libération du 3 janvier 2013 )
L'université n'est pas la meilleure école du bonheur, rappelle Jeffrey Eugenides. L'auteur à succès de Virgin Suicides réussit une nouvelle comédie amère sur les années 1980, le Roman du mariage...
Le Roman du mariage, la nouvelle parution d'Eugenides, est un remake de Jules et Jim transposé dans l'univers drolatique de David Lodge. Au menu, il y aura donc une histoire d'amour à trois et pas mal de coups de griffe contre l'université américaine. Madeleine Hanna, 22 ans, est une jolie brune qui ressemble à Katharine Hepburn. A la Brown University (Rhode Island), elle a décidé de rédiger un mémoire sur la question du mariage dans la littérature anglaise du xixe siècle. Un sujet un peu démodé, dans ce petit monde de gommeux fraîchement convertis à une nouvelle religion - le structuralisme. Nous sommes en effet au début des années 1980, et Eugenides prend un malin plaisir à brocarder le terrorisme intellectuel qui, à ce moment-là, s'est emparé des universités de son pays. (André Clavel - L'Express, janvier 2013 )
Très attendu, le nouveau roman de l'Américain Jeffrey Eugenides revisite un thème littéraire vintage: le mariage. À travers trois étudiants de Brown, l'université où il a lui-même étudié, il pose la question du choix à l'ère de la liberté...
Le Roman du mariage est, avant tout, un roman d'initiation - aux utopies et à la réalité, mais surtout à l'amour et à ce qui s'y dévoile de soi. Les trois étudiants - de Brown University, là où Eugenides a fait ses études - forment un trio amoureux constamment tiraillé entre leur réalité sentimentale et les théories qu'ils apprennent en fac...
L'ambition affichée d'Eugenides dès le début de son texte: revisiter les grands romans du XIXe siècle sur le mode contemporain. Peut-on encore écrire un «roman du mariage» comme le firent Jane Austen ou Henry James avec The Portrait of a Lady? (Nelly Kaprièlian - Les Inrocks, janvier 2013 )
Abandonnant assez vite la querelle des anciens et des modernes qui semblait, non sans aimable ironie, l'occuper au premier tiers du roman, Jeffrey Eugenides construit en réalité, autour de ce trio, un récit d'apprentissage de facture classique, remarquablement intelligent et infiniment séduisant. Un roman psychologique dans le plus pur sens du terme, qui s'assume comme tel et revendique son inscription dans la longue tradition du roman réaliste anglo-saxon, tout en se nourrissant probablement d'une part d'autobiographie - étudiant à Brown au début des années 1980, Jeffrey Eugenides est, comme Mitchell, d'ascendance grecque, et comme lui, il a été volontaire auprès de Mère Teresa en Inde. Le mariage est mort, et avec lui une certaine idée du roman, affirmait non sans mélancolie le professeur Saunders en préambule à ce Roman du mariage. En êtes-vous si sûr?, lui réplique Eugenides - non sans arguments remarquablement convaincants. (Nathalie Crom - Telerama du 9 janvier 2013 )
Comme il le fit magistralement dans ses deux précédents romans, Eugenides cueille ici ses personnages à l'instant de l'ultime hésitation adolescente, léger frisson teinté d'impatience, avant de basculer dans le monde des adultes. Mais pour l'heure, la vie est un jeu aux règles imprécises, auquel ils s'adonnent avec la gravité propres aux enfants...
L'auteur, en maître d'oeuvre de ce chassé-croisé amoureux, scrute et sculpte, jouant et rejouant à l'envi les mêmes scènes en épousant, à la façon d'Austen, le point de vue intime de chacun des trois jeunes gens. C'est beau et prenant, et nous fait doucement nous réjouir, à chaque page tournée, des passions contrariées qui feront toujours les beaux jours des romans d'amour. (Fabienne Lemahieu - La Croix du 16 janvier 2013 )
Le Roman du mariage est long à démarrer, mais révèle progressivement une profondeur, une émotion et une composition qui imposent la classe d'Eugenides. Lequel, dans un roman sur sa propre génération, livre aussi une réflexion sur la façon de vivre dans la voie et l'influence de la culture, tout en dépeignant des années 1980 qui furent aussi celles de la fin des illusions. (Hubert Artus - Lire, janvier 2013 )
Jeffrey Eugenides explore en tous sens les conséquences de la pensée française des années 1980 sur un campus américain où trois étudiants apprennent aussi à aimer...
Ces trois-là vivent et se nourrissent des auteurs qu'ils dévorent, y compris ceux qui prônent la mort de l'auteur. Étrangement, ils seront déniaisés par la sémiologie. Au vu des références bibliographiques innombrables qui parsèment le livre et des personnages qui en sont gavés, on se demande si ce roman n'est pas lui-même la preuve que le roman est impossible. On se trompe. Jeffrey Eugenides tient en main ses personnages dans une intrigue où se mêlent l'étude psychologique et l'incarnation charnelle. À la fin Madeleine épousera Leonard. C'est sans doute à ce moment-là qu'elle devrait lire ou relire la Physiologie du mariage, de Balzac. (Muriel Steinmetz - L'Humanité du 24 janvier 2013 )

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EAN
9782879299860
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