La Transfiguration d'Anvers. Certitudes magnétiques en poésie
Darras Jacques
ARFUYEN
Résumé :
Le livre de Jacques Darras s'ouvre par une longue et magistrale médiation sur Descartes : "René Descartes à la Onzième Heure". Une deuxième partie s'interroge sur le piétinement de la littérature française, et particulièrement de la poésie, dans des schémas devenus purement académiques : "L'interminable restauration du symbolisme". La troisième partie, "Dans la clairière du temps", appelle à un renouvellement du regard et de l'écoute. Une méditation sur Descartes, oui, mais en voici les premiers mots, qui ouvrent le livre : "Je débarquai à Bruxelles en 1993, venant de Picardie." Ce serait un bon commencement de roman, et, de fait, l'écriture de Jacques Darras est bien une aventure. Lorsque l'aventure n'est plus là, que reste-t-il de la littérature : "Le xi, siècle colonial eut beau tenter de prolonger chez nous les visions des Illuminations, l'épopée abstraite d'un Saint-John Perse continuer de marcher en caravanes de songes aux frontières du monde, l'aventure était bel et bien finie. Comme l'avait froidement pressenti Victor Segalen, guère écouté. Dans la cassure en deux morceaux de la statue Whitman, les membres et les pieds furent d'un côté confisqués par le pas cadencé du réalisme socialiste cependant que l'autre moitié, la partie tête et coeur, s'immobilisèrent autour du sujet lyrique." Quand Jacques Darras plaide pour une écriture épique, lorsque inlassablement il invoque Whitman et dénonce l'impasse symboliste, il ne dit rien d'autre : "J'appartiens, souligne-t-il, à une première génération que les frontières en général, avec la poésie d'expression anglaise en particulier mais aussi la littérature de langue d'ail de l'autre et secondairement les littératures de Flandres et de Wallonie, auront amené à reconsidérer le modèle national de bienséance littéraire. Pour cette raison il fallait bien évidemment se démasquer soi-même, tomber le masque dans l'expression, prendre à son compte l'aventure d'un sujet explorateur du "territorialement" proche. Bref il fallait repartir de la petite flache rimbaldienne post-coloniale dépressive où nous étions tous embourbés - impuissants petits tritons lyriques." On le voit, Jacques Darras ne craint pas de déplaire, et son écriture libre jusqu'à l'insolence agit sur nous comme un puissant tonifiant.
Le livre de Jacques Darras s'ouvre par une longue et magistrale médiation sur Descartes : "René Descartes à la Onzième Heure". Une deuxième partie s'interroge sur le piétinement de la littérature française, et particulièrement de la poésie, dans des schémas devenus purement académiques : "L'interminable restauration du symbolisme". La troisième partie, "Dans la clairière du temps", appelle à un renouvellement du regard et de l'écoute. Une méditation sur Descartes, oui, mais en voici les premiers mots, qui ouvrent le livre : "Je débarquai à Bruxelles en 1993, venant de Picardie." Ce serait un bon commencement de roman, et, de fait, l'écriture de Jacques Darras est bien une aventure. Lorsque l'aventure n'est plus là, que reste-t-il de la littérature : "Le xi, siècle colonial eut beau tenter de prolonger chez nous les visions des Illuminations, l'épopée abstraite d'un Saint-John Perse continuer de marcher en caravanes de songes aux frontières du monde, l'aventure était bel et bien finie. Comme l'avait froidement pressenti Victor Segalen, guère écouté. Dans la cassure en deux morceaux de la statue Whitman, les membres et les pieds furent d'un côté confisqués par le pas cadencé du réalisme socialiste cependant que l'autre moitié, la partie tête et coeur, s'immobilisèrent autour du sujet lyrique." Quand Jacques Darras plaide pour une écriture épique, lorsque inlassablement il invoque Whitman et dénonce l'impasse symboliste, il ne dit rien d'autre : "J'appartiens, souligne-t-il, à une première génération que les frontières en général, avec la poésie d'expression anglaise en particulier mais aussi la littérature de langue d'ail de l'autre et secondairement les littératures de Flandres et de Wallonie, auront amené à reconsidérer le modèle national de bienséance littéraire. Pour cette raison il fallait bien évidemment se démasquer soi-même, tomber le masque dans l'expression, prendre à son compte l'aventure d'un sujet explorateur du "territorialement" proche. Bref il fallait repartir de la petite flache rimbaldienne post-coloniale dépressive où nous étions tous embourbés - impuissants petits tritons lyriques." On le voit, Jacques Darras ne craint pas de déplaire, et son écriture libre jusqu'à l'insolence agit sur nous comme un puissant tonifiant.
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EAN
9782845902121
Caractéristiques
EAN | 9782845902121 |
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Titre | La Transfiguration d'Anvers. Certitudes magnétiques en poésie |
Auteur | Darras Jacques |
Editeur | ARFUYEN |
Largeur | 142mm |
Poids | 204gr |
Date de parution | 26/02/2015 |
Nombre de pages | 166 |
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